L'homme a finalement été interpellé après l'intervention d'un passant au comportement héroïque (photo d'illustration). 1:53
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Salomé Legrand, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Europe 1 a recueilli le témoignage d'Yves, portier de boîte de nuit qui est parvenu à arrêter un homme fortement alcoolisé, armé d'un sabre et d'un fusil semi-automatique, qui menaçait des passants dimanche au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis. 
TÉMOIGNAGE

Le pire a peut-être été évité dimanche à l’aube au Blanc Mesnil, en Seine Saint Denis. Un homme de 32 ans complètement ivre, armé d’un sabre et d’un fusil semi-automatique a été arrêté par un passant, alors qu'il menaçait des passants, a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny. Europe 1 a pu recueillir le témoignage du "héros", Yves*.

"Dans une main la mitraillette, dans l'autre son sabre"

Ce videur de 38 ans discutait avec un ami à côté de sa voiture, sur un parking, près de la discothèque où il travaille lorsqu'il a vu arriver le suspect. Celui-ci, intégralement vêtu de camouflage, masque de paintball sur visage, circulait sur un overboard, une roue électrique unique, un sabre et une arme à la main. Il se dirigeait vers une Eglise évangélique, en criant "Allah Akhbar", selon le "héros".  

"Quand je vois qu'il repart vers l'église, j'accélère vers sa direction", raconte Yves. "J'arrive dans son dos et je le pousse, donc il tombe de son overboard. Il se relève, avec dans une main la mitraillette et dans l'autre main son sabre. Il avait sabré le devant de ma voiture, je le repousse avec ma voiture."

L'homme tombe à nouveau. "Je descends de la voiture, avec mon pied je mets un coup dans la mitraillette", poursuit Yves. "Il y a un agent de sécurité qui ramasse la mitraillette. (Le suspect) veut se relever, il lui met une gifle, il retombe par terre. Il y a des agents de sécurité ainsi que des gens qui sont là pour le neutraliser." 

"J'ai vraiment vu le pire, j'ai fait le calcul dans ma tête"

"Je ne sais pas ce qu'il y avait dans la tête de ce monsieur, ce qu'il allait faire", analyse le videur a posteriori. "Mais moi j'ai vraiment vu le pire, j'ai fait le calcul dans ma tête, je me suis dit : 'je vais essayer de le neutraliser.' C'est quelque chose de normal."

Vraisemblablement déjà aperçu dans la zone plusieurs heures avant, vers 3 heures du matin, l'homme n'était pas fiché S et ne présente aucun signe de radicalisation ni de maladie mentale, selon les informations recueillies par Europe 1. Outre le sabre et le fusil semi-automatique qu'il portait lors de son interpellation, les enquêteurs ont découvert deux fusils mitrailleurs chez lui. En garde à vue pour détention illégale d’armes, violences et menaces avec armes, il sera déferré pour être jugé en comparution immédiate demain ou après demain.

*Le prénom a été changé