Fuites au 36 Quai des Orfèvres : relaxe requise pour l'ex-directeur de la police judiciaire

Une relaxe a été requise contre Bernard Petit, l'ex directeur de la PJ dans l'affaire des fuites au 36, Quai des Orfèvres.
Une relaxe a été requise contre Bernard Petit, l'ex directeur de la PJ dans l'affaire des fuites au 36, Quai des Orfèvres. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP
Le parquet a requis lundi à Paris la relaxe pour Bernard Petit, l'ancien patron de la police judiciaire. L'homme est soupçonné d'avoir transmis des informations confidentielles sur une enquête judiciaire en 2014. Il avait ensuite été limogé en février 2015 suite à sa mise en examen dans cette affaire.

Le parquet a requis lundi à Paris la relaxe pour l'ancien patron du 36, quai des Orfèvres, Bernard Petit, soupçonné d'avoir transmis des informations confidentielles sur une enquête judiciaire en 2014. Celui qui était alors patron de la police judiciaire parisienne avait été limogé avec fracas en février 2015, après sa mise en examen dans cette affaire pour violation du secret de l'instruction notamment.

Le ministère public a réclamé une relaxe générale dans le deuxième volet d'un dossier à tiroirs, impliquant au total 19 prévenus, examiné depuis le 12 septembre par le tribunal correctionnel de Paris. Bernard Petit est soupçonné avec son chef de cabinet d'alors Richard Atlan d'avoir transmis, via le fonctionnaire de police Philippe Lemaître, des informations en octobre 2014 au fondateur du GIGN Christian Prouteau sur une enquête le concernant.

"C'est le contraire de toute ma vie" 

Après trois semaines d'audience, le procureur Damien Fourn a rappelé que les déclarations de Philippe Lemaître constituaient la "pierre angulaire" de l'acte de renvoi devant le tribunal. A la barre, Philippe Lemaître a d'abord changé de version, avant, le lendemain, de maintenir à nouveau ses déclarations initiales.

 

"C'est le contraire de toute ma vie", a soutenu de son côté Bernard Petit, accusant Philippe Lemaître de "mentir tout le temps". "La version de Philippe Lemaître est marquée par trop de louvoiements, de contradictions, d'incohérences", a déclaré le procureur. "Il y a eu des fuites dans cette procédure, c'est une certitude. (...) Il n'est néanmoins pas possible de déterminer avec certitude la teneur exacte et l'origine de ces informations", a-t-il ajouté.

"Rien ne permet de dire, encore aujourd'hui, que Bernard Petit et Richard Atlan ont communiqué d'une quelconque manière que ce soit des informations couvertes par le secret de l'enquête", a-t-il insisté. L'enquête dont les anciens grands flics sont soupçonnés d'avoir violé le secret constitue le premier volet de cette affaire.

Deux ans de prison ferme requis contre Christophe Rocancourt 

Dans ce premier volet, "l'escroc des stars" Christophe Rocancourt et l'avocat Marcel Ceccaldi sont soupçonnés d'avoir, début 2014, tenté de faire régulariser deux sœurs marocaines en demandant à Christian Prouteau et à l'ancien secrétaire d'Etat Kofi Yamgnane d'intervenir, moyennant rémunération.

Le ministère public a requis quatre ans d'emprisonnement dont deux ans ferme ainsi que 30.000 euros d'amende contre Christophe Rocancourt, jugé en outre pour d'autres infractions. Deux ans de prison, dont un ferme, ont été demandés pour Christian Prouteau et Kofi Yamgnane, avec 40.000 euros d'amende pour le premier et 20.000 euros pour le deuxième. Trois ans de prison dont deux ferme, 50.000 euros d'amende et une interdiction définitive d'exercer ont été requis contre Me Ceccaldi. Le réquisitoire se poursuivait lundi après-midi.