Enquêtes après l'évasion nocturne d'un détenu de Fresnes hospitalisé

L'homme était détenu à la prison de Fresnes.
L'homme était détenu à la prison de Fresnes. © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec AFP
Un détenu du centre pénitentiaire de Fresnes s'est évadé dans la nuit de samedi à dimanche de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre. L'homme aurait été laissé sans surveillance dans sa chambre d'hôpital. Une enquête administrative a été ouverte par le préfet de police de Paris.

Le préfet de police de Paris a demandé dimanche une enquête administrative sur les circonstances de l'évasion, en pleine nuit, d'un détenu du centre pénitentiaire de Fresnes, laissé sans surveillance à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, a-t-on appris de sources concordantes.

En détention pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs

L'homme de 26 ans s'est enfui, dans la nuit de samedi à dimanche peu avant 01H00 du matin, pieds nus et seulement vêtu d'un caleçon et d'une chemise d'hôpital, a indiqué une source policière. Il était toujours recherché dimanche, et le parquet de Créteil a annoncé avoir ouvert une enquête pour évasion. Domicilié à Marseille, l'homme était en détention provisoire pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, ont précisé une source policière et le parquet de Créteil.

Les circonstances de cette évasion ont suscité dès dimanche la polémique, les agents de l'administration pénitentiaire et de la police se renvoyant la responsabilité. L'homme avait été extrait samedi soir de sa cellule pour être conduit à l'hôpital, a précisé le parquet. Il a été aperçu sur le chantier de l'hôpital après sa fuite mais n'a pas été retrouvé, a ajouté la source policière.

D'après une autre source policière, trois gardes statiques, prises en charge par les effectifs de la préfecture de police, étaient déjà en cours dans cet hôpital du Val-de-Marne, dont une accordée le samedi matin. Selon cette même source, il avait été indiqué à l'administration pénitentiaire de maintenir son escorte pour la prise en charge d'un quatrième détenu, le temps que des effectifs de police, déjà très sollicités selon elle, puissent prendre le relais. Une source proche du dossier a quant à elle indiqué que les agents pénitentiaires n'avaient pas attendu l'arrivée des policiers avant de quitter les lieux.

"Que chacun prenne ses responsabilités", selon le syndicat FO Justice

Sur Facebook, le syndicat FO Justice a tranché de son côté : "la surveillance d'un détenu hospitalisé relève bien de la police", "que chacun prenne ses responsabilités". "Je comprends les difficultés des uns et des autres : nous aussi nous avons des problèmes d'effectifs", a souligné auprès de l'AFP Didier Kandassamy, de FO justice, indiquant que les agents pénitentiaires avaient attendu la relève de la police jusqu'à 23H00. "Les surveillants pénitentiaires ne font pas de gardes statiques, cela relève de la compétence de la police nationale", a-t-il ajouté.

L'administration pénitentiaire avait fait une demande dès 18H00 pour que des policiers prennent le relais, mais à 22H00 ils n'étaient toujours pas là, et les agents pénitentiaires avaient donc quitté les lieux à 23H00, a précisé une autre source proche du dossier.

Mi-septembre, deux détenus de la prison de Fleury-Mérogis, en Essonne, s'étaient évadés lors d'une sortie en forêt de Fontainebleau : seul l'un d'eux a été interpellé mercredi soir en banlieue parisienne, à Pantin, alors qu'il vendait des stupéfiants sur un point de deal.