Dijon : une manifestation jugée à risques interdite par le préfet

À Dijon, des violences ont éclaté entre la communauté tchétchène et des riverains.
À Dijon, des violences ont éclaté entre la communauté tchétchène et des riverains. © AFP
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avec AFP , modifié à
Après les violences qui ont rythmé la ville de Dijon ces derniers jours, le préfet du département a pris un arrêté pour interdire toute manifestation ce samedi, alors qu'un appel de certains habitants à venir dans le centre-ville à 14 heures pour demander sa démission circule. Près de 150 CRS seront mobilisés. 

Le préfet de Côte d'Or a pris un arrêté interdisant toute manifestation à Dijon samedi, après un appel de certains habitants du quartier sensible des Grésilles à venir dans le centre-ville à 14 heures pour demander sa démission, redoutant des violences. La ville a connu des tensions du 12 au 15 juin, débutées avec une expédition punitive de membres de la communauté tchétchène envers des Dijonnais d'origine maghrébine après l'agression d'un adolescent Tchétchène.

"Tout laisse à penser que des violences pourraient être commises en marge de cette manifestation"

Le fait que les forces de l'ordre ne soient pas intervenues dans un premier temps a entraîné des accusations de "laxisme" de la part de politiques et d'habitants des quartiers visés par les virées Tchétchènes. "Une opinion infondée voudrait faire croire que la police n'est pas intervenue et que les quartiers auraient été abandonnés à la vindicte d'un groupe violent. Il n'en est rien, bien sûr", a écrit le préfet de région et préfet de Côte d'Or Bernard Schmeltz aux habitants dans un communiqué de presse.

"Les mêmes qui ont propagé ces idées ont encouragé la tenue d'une manifestation non déclarée ce samedi. (...) Tout laisse à penser que des violences pourraient être commises en marge de cette manifestation", estime Bernard Schmeltz.

Deux compagnies de CRS seront déployées

Il évoque notamment dans les motivations de l'arrêté la "violence dont peuvent faire preuve certains éléments radicalisés en lutte contre les institutions et leurs représentants, présents dans l'agglomération dijonnaise". En conséquence, il a signé vendredi soir un arrêté d'interdiction de manifester qui englobe le périmètre du centre-ville historique et les places reliées par les grands boulevards formant une sorte de périphérique. "Deux compagnies de CRS, soit près de 150 hommes, seront déployées" pour sécuriser le périmètre, a précisé à l'AFP la préfecture, venant "s'ajouter aux effectifs des policiers de la voie publique".