Deux femmes attaquées au couteau à Paris : que s'est-il passé ?

L'attaque au couteau de deux femmes près de la Tour Eiffel a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux.
L'attaque au couteau de deux femmes près de la Tour Eiffel a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour "violences volontaires" accompagnées de propos racistes, après l'attaque de deux femmes à l'arme blanche près de la Tour Eiffel. Les deux victimes disent avoir été traitées de "sales arabes" par deux suspectes. 

C'est une affaire qui a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Le parquet de Paris a ouvert mercredi une information judiciaire pour "violences volontaires" accompagnées de propos racistes, après l'attaque à l'arme blanche dimanche de deux femmes près de la Tour Eiffel à Paris, a appris l'AFP auprès du parquet de Paris. Deux suspectes, placées en garde à vue mardi au commissariat du 7e arrondissement, vont être présentées à un juge d'instruction. Cette altercation serait partie de la présence jugée menaçante d'un chien par deux femmes, qui ont ensuite été blessées à l'arme blanche. 

Dans leur plainte, les deux femmes disent avoir été qualifiées de "sales arabes" par les deux mises en cause. L'affaire avait été très relayée via une vidéo sur les réseaux sociaux, certains internautes dénonçant un "silence médiatique" sur cette agression qu'ils qualifiaient d'islamophobe, quelques jours après l'assassinat vendredi de Samuel Paty, l'enseignant décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Un tweet publié lundi soir, disant que les deux femmes avaient été poignardées "parce que musulmanes et voilées", a été retweeté plus de 36.000 fois. 

Des faits requalifiés en "violences volontaires" 

Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "tentative d'homicide volontaire", mais les faits ont été requalifiés en "violences volontaires" à l'issue des gardes à vue. Selon le ministère public, ces violences sont aggravées notamment par le fait qu'elles ont été commises en réunion, avec l'utilisation d'une arme, et qu'elles ont été accompagnées de propos liés "à l'appartenance ou non-appartenance, vrai ou supposée" des victimes "à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée". Le parquet a requis la détention provisoire des deux suspectes.

Selon Me Arié Alimi, l'avocat des deux victimes, "celles-ci sont satisfaites de l'ouverture d'une information judiciaire et du caractère raciste retenu mais considèrent qu'il s'agit d'une tentative d'homicide."  "Il est indéniable que ces faits sont liés au défoulement politique et laïciste contre les musulmans depuis l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine", d'après lui. L'avocat a donc annoncé à l'AFP un dépôt de plainte avec constitution de partie civile mercredi pour demander de requalifier l'enquête en "tentative de meurtre à raison de l'appartenance de la victime à une race ou à une religion déterminée", une qualification criminelle.

Des insultes racistes, selon les victimes 

D'après cette plainte, les deux victimes sont âgées de 19 et 40 ans. La première a reçu trois coups par une arme blanche, la seconde six coups, dont un lui perforant le poumon. Cette seconde victime se trouve toujours à l'hôpital.

Selon cette plainte, les deux femmes disent avoir été qualifiées de "sales arabes" par les deux femmes mises en cause, qui leur auraient également dit : "Rentrez chez vous", "Vous n'êtes pas chez vous ici". "L'une des femmes faisait également référence au voile que portaient plusieurs femmes de la famille, en parlant de 'ce truc que tu as sur la tête'", selon cette plainte.