Ce trafic colossal a mobilisé des centaines de gendarmes de part et d'autre de l'Atlantique. 1:24
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Guillaume Biet avec AFP, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Vaste coup de filet anti-drogue de la Guyane à la Bretagne : les gendarmes viennent de démanteler un important trafic de cocaïne qui alimentait la Bretagne et les Hauts-de-France. Toute la filière a été neutralisée, et seize personnes incarcérées.

Ils arrivaient toujours par le même vol, celui de 7h26 à Orly, en provenance de Cayenne en Guyane. Avant de prendre l'avion vers la métropole, ces passeurs de drogue avalaient des capsules de cocaïne, importée du Suriname depuis la Guyane. Un trafic colossal qui a mobilisé des centaines de gendarmes pour un vaste coup de filet simultané lundi : 29 personnes interpellées, 16 écrouées et 13 remises en liberté. Toute la filière a été neutralisée. Plus de 4 kilos de cocaïne ont été saisis à cette occasion, ainsi que 100.000 euros.

250 kilos de cocaïne importés en 2019

Les mules ayant ingéré des capsules de cocaïne importaient 3 à 5 kg de drogue chaque semaine, 250 kg au total l’an dernier. “Nous avons eu l’ensemble de cette filière : les mules, les commanditaires - les têtes de réseau sont tombées à la fois en Guyane comme à Rennes -, les recruteurs...", détaille le colonel Florian Manet, chef de la section de recherches de Rennes.

Mais aussi "les logisticiens qui permettaient de conditionner la cocaïne dans le corps de ces mules, ou cachée aussi dans des vêtements, les transporteurs jusqu'à l’aéroport, et ceux qui en métropole permettaient à ces mules d’expulser ces ovules de cocaïne pour les mettre sur le marché rennais et des Hauts-de-France", précise encore le colonel, qui assure que les gendarmes ont anéanti le trafic.

16 suspects mis en examen et écroués

Après un an d’enquête, environ 300 gendarmes ont été déployés pour ce coup de filet simultané en Guyane et en Bretagne. 16 suspects, dont deux femmes, sont mis en examen et placés en détention en France métropolitaine et Guyane. Six sont de nationalité surinamienne, une camerounaise et neuf française, a précisé dans un communiqué le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc.

"Le démantèlement quasi complet d'une filière de cette importance constitue un succès significatif dans la lutte contre l'acheminement par voie aérienne et la vente sur le territoire métropolitain de cette drogue produite dans les pays andins", souligne le procureur de Rennes.