Chevaux mutilés : malgré une arrestation, "je suis encore dans la peur", confie un propriétaire

Pour la première fois depuis le début d'une vague sans précédent d'attaques contre des équidés cet été, un suspect a été interpellé lundi dans le Haut-Rhin avant que sa garde à vue soit levée. © AFP
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Marion Gauthier, avec AFP, édité par Mathilde Durand , modifié à

Un individu de 50 ans a été arrêté dans le Haut-Rhin, lundi, suspecté de mutilations sur des chevaux, puis relâché une fois les vérifications faites par les forces de l'ordre. Le suspect avait été confondu grâce au portrait robot dressé par Nicolas Damejean, propriétaire du Ranch de l'espoir.  Ce dernier, impatient que l'enquête aboutisse, confie vivre encore dans la peur. 

Un coup d'épée dans l'eau dans les enquêtes pour les mutilations de chevaux qui se multiplient en France cet été. Un homme âgé de 50 ans a été interpellé lundi dans le Haut-Rhin avant d'être relâché dans la nuit. Il était soupçonné d'avoir mutilé trois chevaux dans un ranch de l'Yonne, dans la nuit du 24 au 25 août. Le propriétaire, Nicolas Damejean, réveillé par le bruit des animaux, avait surpris deux intrus à proximité de ses chevaux avant d'être blessé au bras par l'un d'eux. Pour le propriétaire du Ranch de l'espoir, situé à Villefranche-Saint-Phal, cette avancée dans l'enquête n'était qu'un début. C'est ce qu'il a confié mardi à Europe 1.

"Tant que je n'aurais pas confirmation de la gendarmerie, officiellement, que c'est mon individu, je suis encore dans la peur", confie-t-il. "S'ils reviennent, me foutent sur la tête ou me tuent… on ne sait pas ce qu'il peut se passer dans la tête de ces gens-là. Quand vous voyez qu'ils font des actes de barbarie sur des chevaux, ils n'ont pas eu peur non plus de venir sur moi et de me porter un coup de serpette." Avant de prendre la fuite, l'un des deux agresseurs avait entaillé le bras gauche de Nicolas Damejean, qui avait dû être hospitalisé et est victime d'une incapacité totale de travail de quatre jours. C'est grâce au portrait-robot que ce dernier a dressé que le suspect a été interpellé. Pourtant, les forces de l'ordre ont établi qu'il n'avait rien à voir avec les mutilations et sa garde à vue a été levée. 

"Je vis dans la peur"

Le propriétaire du Ranch de l'espoir est impatient que l'enquête aboutisse. Une condition nécessaire pour se remettre de cet épisode traumatisant. "Je vis dans la peur, je vis enfermé. La nuit, j'ai des bénévoles qui font des rondes", souffle Nicolas Damejean. "En espérant que cela arrive à la fin et qu'on puisse dormir sur nos deux oreilles. Il faut qu'on les emmène devant un tribunal, qu'ils soient jugés. Quand tout ça sera arrêté, on pourra dire 'ouf ça y'est on a gagné'". 

Depuis plusieurs mois, de nombreux cas de mutilations de chevaux ont été signalés dans une vingtaine de départements de France. Près de 150 cas sont étudiés par les autorités, toutes les pistes restant envisagées au vue de la pluralité des agresseurs et des modes opératoires.