Gendarmerie Chevaux FDO 1:09
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avec AFP , modifié à
Un homme a été arrêté et placé en garde à vue dans le Haut-Rhin, dans le cadre de l'enquête ouverte fin août sur des chevaux mutilés dans l'Yonne grâce à un portrait-robot diffusé par les gendames. Si le suspect est connu en Allemagne pour des faits de pour sévices sur animaux, les enquêteurs restent prudents sur son implication.

Alors que de nombreux actes de mutilations d'équidés sont survenus ces derniers mois en France, un homme a été arrêté dans le Haut-Rhin, lundi. Il a été placé en garde à vue, a indiqué une source proche de l'enquête ouverte fin août dans l'Yonne après des sévices infligés à un cheval et deux poneys dans un ranch. Les vérifications sont en cours et les gendarmes cherchent des indices ou des liens avec une ou plusieurs affaires de mutilation.

Déjà connu en Allemagne

Un portrait robot d'un des deux agresseurs, qui s'en étaient également pris au propriétaire du refuge, avait été diffusé et l'enquête confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Dijon qui a procédé lundi à l'interpellation du suspect. Un homme de 50 ans, sans emploi, qui était dans le collimateur des gendarmes depuis plusieurs jours, notamment car il correspond au portrait-robot, a donc été mis en garde à vue. Il a été arrêté à son domicile de Nambsheim lundi matin et des perquisition ont été menées à son domicile mais elles n'ont "pas été très concluantes". Toutefois, Arnaud Laraize, le procureur de la République de Sens, a précisé qu'il "y a pas mal de matériel informatique à exploiter".

 Pour le moment il n'y a aucune certitude sur la culpabilité. L'homme n'a rien à voir avec le monde équestre ou animal. En revanche, il est déjà connu de la justice et a été condamné il y a dix ans après avoir été arrêté en possession d'une petite quantité de drogue. Par ailleurs, selon le procureur, le suspect "est connu en Allemagne pour des agressions sur des animaux". Le procureur et les enquêteurs restent toutefois très prudents quant à son implication sur les faits commis en France.

Des dizaines de cas potentiels de mutilation 

Le portrait-robot avait pu être élaboré grâce au témoignage de Nicolas Demajean, président du Ranch de l'espoir, un refuge situé à Villefranche-Saint-Phal dans l'Yonne. Réveillé par des cris d'animaux, il avait remarqué la présence de deux intrus dont il s'était rapidement approché. L'un d'eux, qu'il assure avoir vu "à 100%", lui avait alors entaillé l'avant-bras gauche avec une serpette. les deux agresseurs avaient ensuite pris la fuite. Deux poneys avaient été lacérés à l'arme blanche, l'un sur 50 cm, l'autre sur 25 cm, et un cheval de selle avait également été mutilé, avait précisé Nicolas Demajean, qui avait dû être hospitalisé, victime d'une incapacité totale de travail de quatre jours. Depuis plusieurs mois, des chevaux sont victimes de mutilation dans une vingtaine de départements, selon les enquêteurs de la gendarmerie.

"Plus de 150 cas sont étudiés", mais cela ne signifie pas que tous après analyses et enquêtes seront considérés comme relevant de ce phénomène, avait expliqué récemment à l'AFP, le colonel Hubert Percie du Sert, coordinateur de la sous-direction de la police judiciaire de la gendarmerie. Il avait estimé à "une vingtaine" les cas d'oreilles coupées, auxquels s'ajoutent des faits de "mutilations d'organes génitaux, des lacérations avec des objets tranchants". Les enquêteurs sont à la recherche de plusieurs auteurs, vu la multitude d'attaques perpétrées d'un bout à l'autre du pays sur une large moitié nord.