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Frédéric Michel et Manon Fossat , modifié à
Quatre policiers qui se trouvaient dans un véhicule lundi matin ont été attaqués à l'arme blanche devant le commissariat de Cannes, dans les Alpes-Maritimes. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est rendu sur place pour rencontrer l'équipage visé et donner une conférence de presse. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de cette attaque.

Des policiers ont été attaqués lundi matin à l'arme blanche devant le commissariat de Cannes, dans les Alpes-Maritimes. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a rapidement déclaré sur Twitter que l'agresseur "a été neutralisé" par les collègues du policier. Il s'est rendu sur place vers 11 heures pour rencontrer l'équipage attaqué et faire un point sur la situation.

La cheffe de bord du véhicule et un agent attaqués

Les faits se sont déroulés vers 6h30 lundi matin et ont duré moins d'une quinzaine de secondes. Comme l'a expliqué le ministre de l'Intérieur lors de sa conférence de presse, quatre policiers étaient en voiture et allaient prendre leur service quand un homme seul s'est approché du véhicule stationné devant le commissariat central de la ville pour "demander un renseignement". Il a alors ouvert la portière de la voiture et a asséné plusieurs coups de couteau à la cheffe de bord qui se trouvait du coté passager ainsi qu'à un autre agent à l'arrière du véhicule. Les deux autres policiers, un stagiaire et un jeune titulaire, se sont tout de suite interposés et ont ouvert le feu, touchant à deux reprises l'agresseur au bas du dos. 

Signe de la violence et de la détermination de l'assaillant, les vêtements des policiers agressés ont été lacérés. L'un d'eux a vu le couteau toucher la plaque métallique de son gilet pare-balles. "Il voulait tuer du flic", s'insurge le responsable d'un syndicat de police. Les quatre fonctionnaires de police sont sains et saufs, mais "très choqués psychologiquement", selon les mots de Gérald Darmanin.

Un Algérien âgé d'une trentaine d'années : que sait-on du suspect ?

On en sait également un peu plus sur le profil du suspect, actuellement "entre le vie et la mort". Il s'agit d'un Algérien âgé d'une trentaine d'années, inconnu des services français, mais qui depuis 2016 venait régulièrement en France grâce à un titre de séjour obtenu en Italie. Récemment, il avait demandé une carte de résident dans notre pays qui ne lui a pas été accordée. Au moment de son passage à l'acte, il aurait selon des policiers évoqué le "Prophète Allah".

Pour l'heure, aucune enquête n'a été confiée au parquet anti-terroriste, a précisé Darmanin. Invité sur Europe Midi lundi, Thierry Clair, secrétaire général adjoint du syndicat UNSA-Police, a rappelé qu'il faut "être véritablement vigilant", notamment face à la menace terroriste. "Pour le moment le parquet anti-terroriste n'a pas été saisi. On verra ce qui en découle mais vraisemblablement, selon les éléments obtenus ce lundi matin, on se dirige vers ça", a-t-il estimé.

"On a déjà vu, lors de précédents attentats contre des policiers ou des citoyens, ce genre de terrorisme 'low cost' avec des individus qui agissent toujours avec lâcheté et ont quelques fois des antécédents psychiatriques", a poursuivi le syndicaliste. "Les services de renseignement travaillent avec beaucoup d'acharnement et de détermination et il ne faut pas oublier quand même le nombre d'attentats déjoués". L'affaire a été confiée à la police judiciaire de Nice.