Bordeaux : 20 ans de réclusion pour un homme qui avait jété son bébé dans la Garonne

En 2014, l'homme avait jeté son bébé de quatre mois et demi dans la Garonne. Le corps de l'enfant n'a jamais été retrouvé.
En 2014, l'homme avait jeté son bébé de quatre mois et demi dans la Garonne. Le corps de l'enfant n'a jamais été retrouvé. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
En 2014, l'homme avait jeté son bébé de quatre mois et demi dans la Garonne. Le corps de l'enfant n'a jamais été retrouvé.

Un trentenaire togolais, jugé depuis mercredi par la cour d'assises de la Gironde pour avoir jeté son bébé de quatre mois et demi dans la Garonne à Bordeaux en novembre 2014, a été condamné vendredi à 20 ans de réclusion criminelle. La peine est assortie d'une interdiction définitive du territoire national. "Elle n'est pas démesurée. La Cour en allant en deçà des réquisitions, a tenu compte de la personnalité particulière de l'accusé", a déclaré son avocat, Me Christian Dubarry, qui ne fera "sans doute pas appel".

Une peine de 25 ans avait été requise à l'encontre de ce père de famille. L'avocat général, Eric Seguin, avait également réclamé une "interdiction définitive du territoire" français à l'encontre d'Ablamvi Anani, un Togolais de 33 ans, jugé depuis mercredi à Bordeaux pour "meurtre par ascendant sur un mineur de moins de quinze ans".

Le corps de l'enfant n'a jamais retrouvé. L'homme, sans casier judiciaire, était accusé d'avoir volontairement jeté à l'eau son fils Aaron depuis les quais de la Garonne, en plein centre de Bordeaux, le 11 novembre 2014 en début de soirée. Le corps de l'enfant n'a jamais été retrouvé. La police avait été alertée rapidement par des passants auprès desquels l'homme s'était dénoncé. Au cours de l'enquête, le père de famille a d'abord évoqué un "accident", affirmant que l'enfant lui avait glissé des mains. Il a ensuite dit avoir été sous l'emprise d'un sort que lui aurait été jeté l'ex-mari de sa compagne.

Des symptômes de dépression. À l'audience, l'accusé n'a fourni aucune explication sur son geste, une situation regrettée par l'avocat général, Éric Seguin, qui a déploré son manque de "sincérité". Au moment des faits, l'accusé, en situation irrégulière, était en conflit avec la mère de l'enfant, une Française d'origine togolaise, qu'il avait rencontrée via Facebook alors qu'il séjournait en Italie et avec laquelle il vivait depuis deux ans. Elle était elle-même mère de trois autres enfants. Sans troubles psychiatriques, l'homme, également père de trois autres enfants au Togo, présentait des symptômes de dépression. Il encourait la réclusion criminelle à perpétuité.