Bilal Taghi condamné à 28 ans de réclusion pour le premier attentat djihadiste en prison

Bilal Taghi lors de son procès (2000x1000) Benoit PEYRUCQ / AFP
Bilal Taghi, ici dessiné lors de son procès, a été condamné pour une attaque considérée comme le premier attentat djihadiste en détention. © Benoit PEYRUCQ / AFP
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avec AFP , modifié à
Bilal Taghi a été condamné ce vendredi à 28 ans de réclusion pour le premier attentat djihadiste en milieu carcéral. 

Le détenu djihadiste Bilal Taghi a été condamné ce vendredi 22 novembre à 28 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté des deux tiers, pour avoir agressé et tenté d'assassiner deux surveillants de la prison d'Osny, dans le Val-d'Oise, en septembre 2016. Une attaque considérée comme le premier attentat djihadiste en détention. 

L'avocat général avait requis la perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans, appelant à sanctionner l'"engagement irrémédiable dans une idéologie radicale" d'un homme qui "n'a cessé de mentir".  L'attaque perpétrée par Bilal Taghi, violente et déterminée, au cœur même d'une "unité dédiée" à la déradicalisation, avait traumatisé l'administration pénitentiaire et conduit à modifier la gestion des radicalisés en prison en France. Le Franco-Marocain, 27 ans, déjà condamné à cinq ans de prison pour un départ avorté en Syrie, avait reconnu avoir voulu tuer un représentant de l'État français au nom de Daech et dit son intention de recommencer s'il en avait "l'occasion".

"Pardon" et "cours d'humanité"

Il assure aujourd'hui avoir renoncé à l'idéologie mortifère du groupe État islamique. Ses derniers mots ont été dans la matinée pour ses victimes à qui il a demandé "pardon".
La veille, en larmes, il avait salué le "cours d'humanité" adressé par l'une de ses victimes, comme "une claque dans la gueule". "Je pense que tout n'est pas perdu", lui avait lancé le surveillant Philippe X., le ramenant "au sens qu'il voulait donner à sa vie", pour ses enfants.

Après l'énoncé du verdict, Bilan Taghi s'est affaissé sur son banc dans un soufflement de soulagement. Le surveillant Philippe X. s'est avancé vers le box et lui a dit quelques mots, avant de serrer la main, souriant, aux avocats de la défense. Les parties ont dix jours pour faire appel, si elles le souhaitent.