En garde à vue, le principal suspect de l'attaque au couteau à Paris apparaît "très froid, clinique et désincarné". 2:28
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William Molinié avec AFP / Crédit photo : DIMITAR DILKOFF / AFP , modifié à
Toujours en garde à vue, le terroriste, qui a tué un jeune touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes à proximité de la tour Eiffel à Paris samedi, a déclaré "assumer et revendiquer totalement son geste". "Tout laisse à penser qu'il a agi tout seul", indique une source proche de l'enquête.

L'auteur de l'attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés samedi près de la Tour Eiffel "assume et revendique totalement son geste" et "tout laisse à penser qu'il a agi tout seul", a indiqué lundi à l'AFP une source proche de l'enquête. Lors de sa garde à vue, il dit avoir agi en "réaction à la persécution des musulmans dans le monde". Il apparaît "très froid, clinique et désincarné", a ajouté cette source.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a de son côté insisté lundi sur le "ratage" dans le suivi psychiatrique de ce jeune islamiste radical. Il avait été interpellé après l'attaque qui a causé la mort d'un jeune touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes, samedi vers 21H30 à proximité du pont de Bir-Hakeim (15e arrondissement).

"Une injonction de soins" 

Quatre personnes - l'auteur présumé, des membres de sa famille et de son entourage - étaient toujours en garde à vue lundi midi, a-t-on appris auprès du parquet antiterroriste. "Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique, les médecins ont considéré à plusieurs reprises qu'il allait mieux", a dit Gérald Darmanin sur BFMTV à propos du jeune homme, radicalisé depuis 2015 et soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur.

Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard avait indiqué dimanche soir que l'assaillant, fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT), était "soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur" jusqu'à la fin de la mise à l'épreuve le 26 avril 2023, après une nouvelle expertise psychiatrique.

Cette nouvelle expertise avait été demandée par le Pnat (Parquet national antiterroriste) au regard de "l'évolution de certains troubles psychiatriques déjà relevés lors de sa détention", a précisé Jean-François Ricard. "Il y a quelqu'un de malade mentalement, qui ne prend plus de médicaments pour soigner ses délires et qui passe à l'acte incontestablement. Il faut réfléchir à tout ça pour protéger les Français", a insisté le ministre de l'Intérieur.