Après l’attaque du Thalys, la France va renforcer la sécurité dans les trains

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Photo d'illustration. © AFP
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Aurélien Fleurot et C.P.-R. , modifié à
Plus d’une semaine après l’attaque du Thalys, le ministre de l’Intérieur a fait part de mesures pour lutter contre la menace terroriste dans les trains. Europe 1 vous dévoile les grandes lignes de cette proposition de loi qui doit être examinée.

Contrôle aléatoire des bagages, renforcement des patrouilles armées dans les trains… voici les principales mesures annoncées après la réunion, samedi matin place Beauvau, des ministres de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et des Transports, Alain Vidalies, ainsi que leurs homologues respectifs de neuf pays européens. Plus d’une semaine après l’attaque avortée du Thalys, vendredi 21 août dernier, ces mesurent visent à améliorer la sécurité dans les trains pour faire face à la menace terroriste. En France, les agents de sécurité ferroviaire verront notamment leurs pouvoirs accrus, ce qui implique certains changements dans la législation.

Accroître le pouvoir des agents ferroviaires. L’objectif majeur sera en effet de renforcer le champ d'intervention des agents de sûreté ferroviaire, ceux qui circulent déjà en uniforme dans les trains, mais qui ont des moyens très limités. C’est ce que souhaite Gilles Savary, député PS de Gironde, qui travaillait à l'origine sur un texte pour lutter contre la fraude dans les transports. Sa proposition de loi sera donc nettement adaptée et élargie.

Contrer la menace. "Jusqu’à présent, par exemple, les agents de la sûreté ferroviaire ne pouvaient pas procéder à des palpations ou à des fouilles avec l’assentiment de la personne contrôlée. C’est tout ceci qu’il faut clarifier", explique-t-il au micro d’Europe 1, afin qu'ils "qui disposent de moyens de rétention, y compris d’exercice de la force publique sur les personnes, bien plus importants qu’aujourd’hui". "Il y a aura toujours des risques, naturellement, mais je crois que l’on peut les maîtriser aussi en menaçant ceux qui nous menacent avec des contrôles aléatoires", a-t-il ajouté.

Un recrutement plus pointu. L'idée est donc que ces agents puissent désormais verbaliser eux-mêmes, mais aussi fouiller les bagages des voyageurs, un peu comme à l'entrée des grands magasins. Ceci voudra dire plus de fonctionnaires en civil, une nouveauté. Et surtout, cela ferait gagner du temps : plus besoin d'appeler systématiquement un agent de police judiciaire en cas de problème dans un train. Dans cette perspective, le député PS souhaite aussi faire évoluer le recrutement de ces agents de sécurité, afin de se rapprocher de plus en plus des prérogatives des policiers.

Vers des "interdictions de train" ? Deux autres pistes figurent également dans cette proposition de loi. La mise en place d'une "interdiction de transports collectifs" : à l'image de ce qui existe pour les supporters interdits de stades, on pourrait ainsi être "interdit de train". Enfin, la création d'un délit de "rébellion contre les agents de contrôle", permettrait de faciliter les interpellations rapides.

La proposition de loi doit être présentée le 15 septembre prochain. Et pour que le texte soit efficace, Gilles Savary espère qu'il ne concernera pas seulement la SNCF mais aussi la RATP et tous les transports collectifs régionaux.