Contrôle dans les trains : Vidalies "préfère qu'on discrimine plutôt que de rester spectateurs"

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N.M. , modifié à
Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports, a annoncé "des moyens humains, militaires et policiers" avec un "contrôle aléatoire des bagages avec du personnel spécialisé", après l'attaque de vendredi dans le Thalys.

Depuis qu'un homme armé a pris vendredi pour cible des passagers du Thalys Amsterdam-Paris, de nombreuses questions affluent au sujet de la sécurité à bord des trains en France. Alors que la SNCF a d'ores et déjà annoncé de nouvelles mesures, Alain Vidalies, secrétaire d'Etat en charge des Transports, était lundi l'invité d'Europe 1.

Contrôler les bagages de manière aléatoire. Alain Vidalies a annoncé "des moyens humains, militaires et policiers" avec un "contrôle aléatoire des bagages avec du personnel spécialisé" qui existe déjà mais qui va être renforcé, annonce le secrétaire d'Etat. C'est "l'une des mesures les plus efficaces", ajoute-t-il. Et en ce qui concerne les discriminations que cela risque d'entraîner, "je préfère qu'on discrimine pour être efficace plutôt que rester spectateurs", tranche le secrétaire d'Etat.

Des propos qu'il a précisés plus tard dans la journée, en les assumant. "Dès qu'on parle de contrôle aléatoire il est opposé le risque de discrimination. Ce risque existe mais ne doit pas nous empêcher d'agir", a écrit Alain Vidalies sur son compte Twitter.

Alain Vidalies rappelle aussi que "deux milliards" de personnes prennent le train chaque année en France, c'est "20 fois plus" que l'avion. Par conséquent, le contrôle des bagages ne peut être que "ponctuel". Les gares, elles, sont déjà surveillées et "30.000" fonctionnaires de police et militaires surveillent les endroits sensibles en France, rappelle le secrétaire d'Etat. Alain Vidalies fait aussi appel "à l'esprit du 11 janvier", à "la résistance" et à "la vigilance" des citoyens qui veulent être "libres dans la République".

Le numéro d'appel ? "Pas un remède miracle". Le numéro 3117 mis en place à partir du 1er septembre pour permettre aux passagers de signaler des situations anormales à bord des trains peut entraîner "des débordements". Comment alors éviter les délits de faciès ? Les personnes à l'écoute, "des professionnels, des policiers, des militaires", sauront faire leur travail, assure Alain Vidalies. "Ce n'est pas le remède miracle", admet cependant Alain Vidalies. 

 


"Améliorer la construction de Schengen". Concernant Ayoub El Khazzani qui a vécu en Espagne, en Belgique et en France, en circulant librement dans l'espace Schengen, Alain Vidalies souligne que "recréer des frontières" pourrait apparaître comme "une solution de facilité" mais si la France le fait, "ce n'est pas un Calais qu'on aurait mais des dizaines de Calais avec des gens qui voudraient venir ici". "La construction de Schengen probablement peut être améliorée" reconnaît cependant le secrétaire d'Etat aux Transports.