Affaire Kenzo 1:37
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Jean-Baptiste Marty / Crédit photo : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP , modifié à
Trois mois après l’agression de Kenzo, un jeune supporter de l’Olympique de Marseille atteint d’un cancer, et de son père dans une loge lors du match Ajaccio-OM, la justice a délibéré ce vendredi matin. Trois supporters corses ont été condamnés à 12 mois de prison avec sursis. Mais outre ce jugement, la famille peine à se reconstruire.

L’heure était au délibéré. C’est une affaire qui avait ému l’opinion publique et jusqu’au plus haut sommet de l’État, faisant réagir le président Emmanuel Macron. Le 3 juin dernier, Kenzo, un jeune supporter de l’Olympique de Marseille atteint d’un cancer, et son père, ont été agressés dans une loge par trois supporters corses lors d’un match de Ligue 1 à Ajaccio.

Une scène filmée par les caméras de vidéosurveillance. Trois suspects avaient par la suite été interpellés. Prison, amende et interdiction de stade avaient notamment été requises. Des réquisitions qui importent peu aux membres de la famille des victimes, laquelle, encore impactée psychologiquement, réclame une juste reconnaissance des faits.

Des versions opposées

Au-delà de ces réquisitions, c’est parole contre parole qui s’oppose. D’un côté, les parents jurent qu’il y a eu des violences physiques. Il y a juste eu des insultes selon les mis en cause. Une situation qui affecte grandement les parents de Kenzo mais aussi le jeune garçon de 10 ans qui garde des séquelles de cette altercation comme l’a expliqué l’avocat de la famille Maître Frédéric Pourriere au micro d’Europe 1 : "Il a souvent peur, il a des crises de panique. Il a peur quand il va au stade alors que c’était sa passion. Il voit un psychiatre régulièrement, pratiquement toutes les semaines depuis le mois de juin. Il lui donne un traitement pour le calmer, pour qu’il puisse mieux dormir parce qu’à un moment, il faisait beaucoup de cauchemars".

Trop fragiles pour assister aux débats, c’est à distance que les parents de Kenzo ont suivi le délibéré. En face, les mis en cause ont réfuté toute violence dans cette affaire. Tout juste, ont-ils reconnu des insultes. Jointe par téléphone, une de leurs avocates, Maître Anna Maria Sollacaro l’assure : les mis en cause comprennent la détresse psychologique des victimes. 

Trois supporters ont été condamnés à 12 mois de prison avec sursis. Un supporter a écopé d'une amende de 1.000 euros tandis que les autres devront payer 500 euros. Les trois condamnés ont interdiction de participer à une manifestation sportive pendant trois ans.