Adolescente brûlée à Seynod : l'auteure présumée "a subi du harcèlement pendant un an et demi", affirment ses proches

Collège Annecy 1280
Le collège Le Semnoz, à Seynod, (Haute-Savoie) où l'adolescente a été grièvement brûlée dans la cour de l'établissement. © Capture d'écran Google Street View
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A.C.
Selon les proches de l'auteure présumée des faits, elle était à bout et aurait subi du harcèlement pendant un an et demi avant de "péter les plombs". 

La garde à vue de la collégienne de 15 ans qui a grièvement brûlé sa camarade de classe en l'aspergeant de liquide inflammable, mercredi dans le collège Le Semnoz à Seynod, en Haute-Savoie, a été prolongée jeudi par le parquet d'Annecy. L'état de santé de la victime serait toujours préoccupant. Et d'après les informations du Parisien, l'adolescente aurait été victime de harcèlement avant de passer à l'acte. Un acte qui serait par ailleurs prémédité, selon France Bleu Pays de Savoie.

Sa fille était à bout. La famille de l'auteure présumée de l'agression s'est exprimée dans les colonnes du Parisien. D'après la mère, sa fille était à bout :"Ma fille, cela fait un an, un an et demi qu'elle est harcelée", déplore-t-elle. "Elle n'a pas voulu se soumettre mais elle ne nous en a pas parlé tout de suite. Elle a voulu se débrouiller toute seule. Après une altercation, on a essayé de régler le problème avec le collège. On avait décidé de ne pas porter plainte contre sa copine pour ne pas lui nuire, pour ne pas rajouter de la tension", raconte-t-elle.

L'enquête dira "s'il y a harcèlement ou non". La grande sœur, encore plus dure enchaîne : "Ma sœur s'est faite frapper par cette fille dans l'enceinte du collège. Elle a été humiliée". Selon elle, sa sœur "a subi du harcèlement pendant un an et demi". Mais c'est surtout "une gentille fille, très bonne élève, qui vient d'avoir 20 sur 20 à son oral pour le brevet. Elle travaille. Elle n'a jamais emmerdé personne. Mais en revanche elle s'est faite emmerder. Des gamins se suicident pour du harcèlement. Il y en a d'autres qui pètent les plombs". 

La procureure tempère. Contactée par le Parisien, la procureure d'Annecy, Véronique Dénizot, préfère tempérer : l'enquête "dira s'il y a eu harcèlement ou pas". Le fait que l'adolescente ait amené avec elle du liquide inflammable au collège semble par ailleurs montrer que son acte était prémédité. En outre, selon les révélations de France Bleu Pays de Savoie, l’auteure présumée des faits aurait acheté de l’alcool à brûler quelques jours avant les faits, accentuant encore plus la version d'un acte prémédité. La jeune fille a été placée en garde à vue pour "tentative d'assassinat". "Il semble qu'il préexistait depuis quelque temps un litige entre les deux jeunes filles (...), qui était connu de l'établissement", a tout de même précisé la procureure d'Annecy, Véronique Dénizot.

Transportée mercredi au centre des grands brûlés à Lyon, la victime a été "placée sous coma artificiel". Elle est touchée au visage, au dos et aux épaules. L'auteure présumée de l'agression avait été interpellée peu après avoir quitté l'établissement.