Yvan Colonna aurait voulu s'évader

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Frédéric Frangeul avec Alain Acco et agences , modifié à
Le détenu corse, condamné à la perpétuité, a été transféré à la centrale de Réau, en Seine-et-Marne.

L’INFO. Le nationaliste corse Yvan Colonna, condamné à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, a été transféré vendredi de la centrale d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône, à celle de Réau, en Seine-et-Marne, afin d'empêcher une tentative d'évasion. Les soupçons de l'administration pénitentiaire remonteraient à plusieurs semaines mais l'enquête n'a toutefois pas permis d'identifier d'éventuels complices, selon les informations recueillies par Europe 1.

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Son avocat dénonce une manœuvre. Pascal Garbarini, le défenseur d'Yvan Colonna, a estimé qu'il s'agissait d'un prétexte de l'administration pour empêcher le transfert de son client à la maison d'arrêt de Borgo, en Haute-Corse, conformément à la loi sur la rapprochement familial. "C'est une honte, Yvan Colonna est en détention depuis 9 ans et n'a fait l'objet d'aucune mesure disciplinaire", a-t-il dit à des journalistes. L'avocat a souligné que l'administration pénitentiaire n'avait communiqué aucun élément permettant d'étayer ses soupçons.

Peu d'éléments d'informations. "Nous n'avons que cette information d'un transfert qui serait justifié par des préparatifs en vue d'une tentative d'évasion", a précisé Me Garbarini sur i>Télé. "C'est tout ce que nous savons aujourd'hui. Si sa famille n'avait pas été prévenue, ses avocats n'en auraient jamais rien su". L'avocat a dit ne pas pouvoir confirmer qu'Yvan Colonna voulait entamer une grève de la faim pour protester contre son transfert et a ajouté ne pas le souhaiter en raison des combats à venir, notamment devant la Cour européenne des droits de l'homme.

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4 ans de fuite. Yvan Colonna, 53 ans, a été condamné à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998. L'ancien berger et sympathisant nationaliste, arrêté dans le maquis après quatre ans de fuite en 2003, a toujours clamé son innocence. Il a saisi en février dernier la Cour européenne des droits de l'homme, considérant n'avoir pas eu droit à un procès équitable.