Un banquier soupçonné de chantage sexuel

Les gendarmes ont découvert que le cas n'était pas unique : sept autres femmes ont raconté le même scénario.
Les gendarmes ont découvert que le cas n'était pas unique : sept autres femmes ont raconté le même scénario. © Maxppp
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et François Coulon , modifié à
Le conseiller financier exigeait des faveurs sexuelles en échange de crédits avantageux.

L'affaire durait depuis plus de 15 ans. Un an après son départ à la retraite, un conseiller financier de la Banque Populaire de l’ouest à Montfort-sur-Meu, en Ille-et-Vilaine, a été rattrapé par la justice.

Suite au témoignage d'une ancienne cliente, l'homme a été entendu pour des soupçons de chantage sexuel. L'employé exerçait en effet le droit de cuissage sur certaines de ses clientes. Il exigeait des faveurs sexuelles en échange de crédits à taux très intéressants. Les gendarmes ont découvert que le cas n'était pas unique : sept autres femmes ont raconté le même scénario.

130 clientes potentiellement concernées

L'employé de banque a été mis en examen, l'été dernier, pour "agression sur personnes vulnérables" et placé sous contrôle judiciaire, révèle mercredi Ouest-France. Parmi ses autres victimes potentielles figureraient des femmes sous curatelle qui voulaient éviter le surendettement.

La juge d'instruction rennaise a envoyé récemment un courrier à 130 clientes potentiellement concernées. Un formulaire comportant dix questions sur le comportement sexuel du conseillé financier.

"Il n’a pas semblé réaliser la gravité des faits"

Du côté des employés de la banque, la nouvelle a suscité l'incompréhension. L'homme semblait apparemment au dessus de tout soupçon. On "est tombé de l'armoire en découvrant ce matin sa mise en examen", a commenté un de ses collègues de travail.

La Banque Populaire visiblement très affectée par l'affaire, a elle aussi décidé de porter plainte pour abus de confiance et pourrait aussi le faire pour atteinte à son image. Une lettre d'excuse a par ailleurs été envoyée aux clientes de la banque.

De son côté, le retraité n'a exprimé aucun remord face à ses pratiques. "Il n’a pas semblé réaliser la gravité des faits reprochés", a confié une source proche du dossier à Ouest-France.