Le mari ne voulait pas de son ex dans son caveau

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avec AFP , modifié à
La justice vient de refuser au fils les indemnités pour préjudice moral qu'il réclamait à la commune de Camblanes-et-Meynac, pour avoir pendant près de deux ans refusé d'inhumer sa mère auprès de son père.

La mésentente d'un couple girondin l'a poursuivi dans la mort. Une défunte a passé 26 mois dans le dépositoire commun du cimetière... parce que son mari refusait qu'elle repose dans son caveau funéraire. Le fils a donc saisi la justice pour préjudice moral. Il reprochait à la commune de Camblanes-et-Meynac, dans l'Entre-deux-Mers, d'avoir refusé d'inhumer sa mère auprès de son père. Finalement, la cour administrative d'appel de Bordeaux a refusé au fils les indemnités qu'il réclamait.

"Je repousserai mon ex-femme avec les pieds s'il le faut". Dans divers courriers testamentaires envoyés au maire d'alors, le père, séparé de la mère depuis des années, avait demandé que "personne d'autre que mon corps puisse reposer dans mon caveau pour des siècles et des siècles". "Je serai à l'intérieur de mon caveau et je repousserai mon ex-femme avec les pieds s'il le faut", avait-il aussi écrit, a indiqué mardi l'avocat du fils, Me Saad Berrada.

Les dépouilles finalement réunies. Mais à la mort du père en 2010, deux ans après la mère, les deux dépouilles ont finalement été réunies. Le maire ne s'y est plus opposé, invoquant une "confidence (du défunt) à sa tutrice", selon laquelle il ne refusait plus que son ex-femme le rejoigne. 

10.000 euros de préjudice moral réclamé. Le fils du couple, outragé par le sort de la dépouille de sa mère, mais aussi les coûts ultérieurs du transfert, avait saisi la justice. Il invoquait les "manifestations successives et contradictoires de la volonté" du père et plaidait que "le droit du titulaire de la concession de réguler les entrants au caveau ne saurait se transformer en abus". Le fils réclamait 10.000 euros de préjudice moral et 1.132 euros en remboursement des frais de déplacement de la dépouille.

Vers un recours devant le Conseil d'Etat. Il a été débouté en première instance par le Tribunal administratif en 2013, puis par la Cour d'appel. Celle-ci a estimé que l'ex-maire était bien "tenu de respecter la volonté ainsi exprimée par le titulaire de la concession funéraire, quel que soit le litige d'ordre privé pouvant apparaître et dans lequel il n'avait pas à s'immiscer". Selon Me Berrada, son client envisage un recours devant le Conseil d'État.
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