Le commando Javel trahi par sa caméra

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Une caméra utilisée par les braqueurs pour leurs repérages a permis de retrouver leur trace.

Réputé pour ne laisser aucune trace derrière lui, le commando Javel a finalement été rattrapé par les enquêteurs du service départemental de la police judiciaire de Montpellier. Six hommes du groupe, d'ordinaire extrêmement prudents, ont été interpellés le 12 mars dernier. Suspectés de braquage et tentatives d'attaques de cinq sociétés de fabrication de bijoux en or, implantées dans le sud de la France, ils ont tous niés les faits.

L'image d'un enfant intrigue les enquêteurs. Les enquêteurs ont pourtant mis la main sur un élément concret permettant de mettre en cause les suspects. Ils ont effet découvert  un caméscope, dissimulé dans une boîte, elle-même cachée dans un arbre à proximité d'une des sociétés vidées par le commando.

"En exploitant le disque dur de cet appareil qui leur permettait de connaître les habitudes de leurs victimes avant de passer à l'action, les policiers ont réussi à reconstituer des images qui  avaient été effacées. On y apercevait une image furtive, filmée à l'intérieur d'une maison et le visage d'un enfant", indique un proche de l'affaire au Parisien.

Des membres de la communauté du voyage. Les enquêteurs ont alors déployé d'importants moyens pour diffuser la photo de cet enfant dans les écoles de toute la région Provence-Alpes-Côte-D'azur. Sauf que plusieurs garçons correspondaient au profil.

Après de nombreuses vérifications les enquêteurs ont finalement retrouvé l'enfant et découvert que son père était bien connu des services de police. Une fois identifié, les policiers se sont penchés sur son entourage : des membres sédentarisés de la communauté des gens du voyage, situés dans les Bouches-du-Rhône.

8 millions d'euros de butin. Ces derniers faisaient preuve d'une détermination et d'une organisation sans failles, au cours de leur braquage. Le premier signalement remonte au 21 octobre 2009 à Montpellier. Six hommes équipés de fusils d'assaut et de cagoules avaient séquestré les employés d'un fabricant de bijoux en or. Montant de leur butin : 225.000 euros.

Avant de partir, les malfaiteurs avaient pris soin d'enlever toute trace ADN à l'aide de javel. Un procédé qu'ils appliqueront à chacun de leurs braquages. En près de deux ans, les braqueurs ont empoché plus de 8 millions d'euros.