Joggeuse tuée : reconstitution à Tournon

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avec AFP , modifié à
L'homme qui a reconnu avoir tué Marie-Jeanne était de retour mercredi en Ardèche.

La reconstitution du meurtre de Marie-Jeanne devait permettre de s'approcher un peu plus de la vérité. Près d'un an et demi après les faits, Anthony Draoui, meurtrier présumé de la joggeuse Marie-Jeanne Meyer, 17 ans, qui a rapidement reconnu les faits après son interpellation, est revenu mercredi sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône, en Ardèche pour une reconstitution placée sous haute surveillance policière.

Une reconstitution à l'écart des journalistes

Extrait de sa cellule d'isolement, le meurtrier présumé est arrivé peu après 9 heures à la gendarmerie de Tournon avant d'être conduit, dans une voiture de la gendarmerie, au hameau de Bombrun, sur la scène du crime, pour la reconstitution. Celle-ci s'est déroulée, en présence de médecins légistes, loin des regards des journalistes maintenus à l'écart par un impressionnant dispositif de forces de l'ordre.

En détention provisoire à la prison du Pontet, dans le Vaucluse, depuis sa mise en examen pour homicide volontaire le 8 juin, le marginal de 20 ans avait confirmé avoir poignardé la lycéenne dans les collines surplombant la commune de Tournon-sur-Rhône. Toutefois, le récit du jeune marginal comporte encore des zones d'ombre.

Un emploi du temps incomplet

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Début octobre, les gendarmes ont lancé un appel à témoins pour connaître l'emploi du temps d'Anthony D. entre le 18 et le 21 juin 2011, d'après le Dauphiné Libéré. Trois jours après le meurtre de la jeune femme, le marginal est arrêté, mais pour une autre affaire : l'agression d'une coiffeuse. Qu'a-t-il fait entre ces deux dates ? S'est-il réfugié chez sa mère, à Annonay ? A-t-il bénéficié de l'aide d'une tierce personne ?

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Depuis le début, Anthony D. campe sur ses positions : il a agi seul. Il a rencontré Marie-Jeanne de manière fortuite sur les collines surplombant Tournon-sur-Rhône, alors que la jeune femme effectuait son footing. Il a expliqué au juge l'avoir invitée à visiter "son campement", une cabane de branchages qu'il avait commencé à construire. Durant une demi-heure, les deux jeunes ont discuté, avant qu'il ne lui fasse des avances. "Il a tenté de l'embrasser à deux reprises et elle l'a repoussé", précise Bernard Marchal, le procureur de la République d'Avignon.

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Pris d'une "poussée de violence", il l'attaque

Face à ce refus, le marginal aurait été pris d'une "poussée de violence", amplifié, selon lui, par le fait qu'il n'avait ni mangé ni bu depuis une semaine. Il aurait alors porter "plusieurs coups de couteau au ventre de l'adolescente", provoquant sa mort. Pris de panique, le jeune homme aurait décidé de se débarrasser du corps. Il reconnaît ensuite avoir tiré son corps par les pieds, l'avoir dénudé et placé dans une excavation où il l'a brûlé, sous des branchages.

Même si le "profil du suspect est violent", il n'a pas "fait état d'agression sexuelle" sur Marie-Jeanne, a indiqué le procureur.