Homicide : une famille déboutée face à l’État

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avec AFP , modifié à

La famille de Pierre Leschiera, berger de Castellar (Alpes-maritimes) dont l'assassinat reste toujours une énigme 22 ans après les faits, a été déboutée mercredi de son action en justice contre l'État. Pierre Leschiera a été tué de deux décharges de chevrotine dans le dos et la tête, à l'aube du 17 août 1991, sur une piste du village de Castellar. Le 21 novembre 2008, Alain Verrando et son neveu Jérôme Verrando ont été acquittés en appel par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. Ils avaient déjà été acquittés séparément en 2002 et 2007.

Mettant notamment en cause la longueur de l'instruction, qui a duré 17 ans et qui n'a pas permis d'identifier et de condamner le ou les auteurs du crime, les proches de Pierre Leschiera invoquaient une faute lourde de l'État et un déni de justice. Ils demandaient au total 225.000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal de grande instance de Paris a estimé qu'ils ne pouvaient reprocher "à l'autorité judiciaire de ne pas être parvenue à identifier le ou les auteurs du crime, "dès lors (...) que celle-ci a accompli toutes les diligences nécessaires pour y parvenir". Pour le tribunal, "la particulière longueur de la procédure", "affectée il est vrai, à partir de 1994, par un certain essoufflement consécutif à l'infructuosité persistante des investigations entreprises", "doit être regardée, au cas présent, comme étant le reflet de la détermination et de l'implication des magistrats instructeurs". Ceux-ci "ont accompli tous les actes utiles à la manifestation de la vérité afin que l'assassinat de Pierre Leschiera ne demeure pas impuni", ont estimé les juges de la 1ère chambre civile. Estimant que ni la faute lourde ni le déni de justice ne sont établis, le tribunal a jugé que la responsabilité de l'État du fait d'un fonctionnement défectueux du service public de la justice ne saurait être engagée.