Alessia et Livia : une nouvelle piste

Les deux fillettes sont portées disparues depuis le 30 janvier, date à laquelle elles ont été enlevées par leur père.
Les deux fillettes sont portées disparues depuis le 30 janvier, date à laquelle elles ont été enlevées par leur père. © Montage photo
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avec Nathalie Chevance, Rémy Pierre et agences , modifié à
Les jumelles pourraient être parties, la semaine dernière, en Corse, avec leur père.

Les recherches se poursuivent en Italie, en Suisse et en France pour tenter de retrouver Alessia et Livia. Lundi, une quarantaine de policiers et des chiens ont été mobilisés en Suisse pour localiser les jumelles disparues depuis une semaine. En Italie, les forces de l'ordre ont repris les battues et contrôles dans la campagne aux environs de Cerignola. D'autres vérifications sont en cours à Vietri sul Mare, où le père des fillettes a été vu jeudi midi dans une pizzeria.

Mais les enquêteurs se concentrent sur une nouvelle piste en France : des éléments laissent penser que les petites filles de 6 ans auraient pu emprunter un ferry à Marseille pour la Corse.

Un billet pour trois personnes scanné

Au lendemain de l’enlèvement des jumelles, leur père, Matthias Schepp, aurait acheté un ticket pour trois personnes, partant le soir même pour Propriano, en Corse. Dans l'agence, ID Sud Voyages, le père de famille était seul. La responsable affirme l'avoir reconnu sur les photos de l'appel à témoins.Les enquêteurs sont à la recherche de membres d'équipage ou de passagers qui auraient remarqué un homme au fort accent allemand et accompagné de deux petites filles blondes.

La Compagnie méridionale de navigation a pu confirmer aux enquêteurs que le billet "avait été scanné" sur le quai d'embarquement. Mais "ce n'est pas suffisant pour dire que le père et les fillettes étaient à bord", a précisé le procureur adjoint de Marseille, Christophe Barret.

"Nous n'avons pas de témoins ou d'éléments qui nous confirment qu'il est bien monté sur le bateau", a-t-il expliqué, ajoutant n'avoir toujours "pas de témoins qui ont vu les petites filles en France". Car depuis le début de l’enquête, il a été démontré que l'homme est passé par Annecy, puis par la région lyonnaise. Il a ensuite été repéré à Marseille, avant d’être aperçu, quelques jours plus tard, dans un restaurant de Naples, sans ses filles.

Les filles étaient-elles avec leur père ?

Le billet pour trois "laisse penser que les fillettes étaient à Marseille" mais "d'autres éléments donneraient une interprétation contraire", a indiqué Christophe Barret. L’homme aurait effectivement quitté son domicile suisse "sans les sièges auto, sans les affaires des enfants, ce qui n'était absolument pas dans ses habitudes apparemment", a expliqué le magistrat marseillais.

Le corps de Matthias Schepp a été retrouvé vendredi matin en Italie. L’homme, qui vivait mal la séparation avec sa femme, s'est suicidé jeudi soir en se jetant sous un train à la gare de Cerignola, dans le sud du pays.

Un testament dédié aux filles

Agées de 6 ans, Alessia et Livia ont été enlevées par leur père le 30 janvier à leur domicile à Saint-Sulpice, dans l'ouest de la Suisse. Elles vivaient en garde partagée entre le domicile de leur père et de leur mère, Irina Lucidi, une Italienne de 44 ans.

Le mystère entourant cette double disparition demeure donc entier, malgré la découverte au domicile paternel d'un testament. Dans ce document, Matthias Schepp ne donne aucune indication sur la disparition de ses filles. Il a laissé une maison à sa femme, d'autres biens à quelques proches de sa famille, mais l'essentiel irait à ses deux filles.

Le père des jumelles aurait retiré 7.500 euros dans cinq distributeurs de billets différents de Marseille, mais il n'avait qu'une centaine d'euros sur lui quand il est mort. Les enquêteurs s’interrogent donc sur ce qu’est devenu le reste de l’argent, espérant qu'il n’a pas servi à payer quelqu'un pour s'occuper des fillettes.

Solidarité dans le village suisse

En attendant, à Saint-Sulpice, le village suisse où les fillettes vivaient avec leur mère, la solidarité s'organise. Une marche blanche a réuni près de 100 personnes samedi dernier. Et, à l'école où les jumelles étaient scolarisées, une circulaire a été distribuée aux parents pour leur expliquer comment parler de la disparition des deux filles avec leurs enfants.

Au micro d'Europe 1, Merry, la fleuriste du village, a dit ses "pensées de paix" pour la famille. "Nous sommes tristes, on aimerait que ces petites filles vivent, les voir courir dans le village", a-t-elle ajouté.