Le Pâté Henaff, tout est bon dans le cochon

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Chaque matin, Anne Cazaubon nous fait découvrir une spécialité du terroir.

Aujourd’hui,  Anne Cazaubon a envie de vous faire découvrir un pâté qui refuse de s’encroûter, et ce, malgré son grand âge. Direction le Finistère pour souffler la centaine de bougies du Pâté Hénaff.

En tant qu’arrière-petite-fille de charcutière, il paraît que c’est ce qu'Anne Cazaubon fait de mieux.
Elle vient donc vous raconter une belle histoire, et comme toutes les belles histoires, elle commence par : "et cric et crac, je sors une histoire de mon sac !"
Tout commence en 1907, un paysan breton de 48 ans, Jean Hénaff, père de 13 enfants, n’en peut plus de voir ses compatriotes contraints à l’exil et à la mendicité. Cet homme au grand cœur, qui ne quitte jamais son costume de bigouden, décide de construire avec deux associés une conserverie de petits pois et haricots verts à Pouldreuzic, pour permettre aux agriculteurs de vendre localement leurs productions.
Bon, l’activité, comme notre poids sur la balance, ne décolle pas. Du coup, Jean Hénaff décide  de se lancer dans le pâté de porc.

Alors normalement, dans le pâté, on met les parties les plus pauvres du porc, Mais Jean Hénaff a une idée de génie : Pourquoi ne pas imaginer un pâté où l’on mettrait tout le cochon ?
Parce que c’est bien connu "Tout est bon dans le cochon".
Dans le microcosme des charcutiers, c’est un véritable pavé dans la mare. Un séisme.

Mais ça marche. Les premières boîtes sont commercialisées sous le nom "le Préféré" et sont envoyées dans des colis aux Poilus. Puis en 1917, la petite boîte ronde jaune et bleue devient le "pâté de porc Hénaff".
Un peu plus tard, pendant la Seconde Guerre Mondiale, la recette du pâté est planquée dans une enveloppe cachetée chez un marchand de machines agricoles.
L’un des secrets de fabrication réside dans les épices utilisées, un savant mélange d’épices, de sel et de poivre.
Comme le dit si bien le directeur du Pâté Hénaff, ce sont 1.000 et un détails qui expliquent la qualité du produit.

Le pâté a un véritable succès et c’est peu de le dire.

Ce petit pâté centenaire a donc vu le jour en 1915, dans le Finistère, et c’est aujourd’hui le plus consommé de France ! Alors quel est le secret d’une telle réussite ?
Et bien Hénaff, ce n’est pas du pâté, c’est la chair de la vie.
La force du Pâté, c’est, comme pour toutes les stars, son entourage. Le petit pâté Hénaff bénéficie lui de 125.000 fans sur Facebook et il faut dire que c’est un peu le "doudou des bretons", et qu’il est inscrit dans leur patrimoine génétique.
Ils ont  même créé "un club des amoureux" du pâté.
Leur force aussi, c’est l’humour. Ils organisent de gigantesques "pâté party", des "Garden Pâté", à proximité de la ferme historique de Jean Hénaff, qui a été transformée en musée.
Ils font une sorte de pique-nique géant pour tartiner du pâté, tous ensemble…

Ouvrons donc cette petite boîte jaune et bleu qui a évolué dans le design au fil des années. la recette, elle n’a pas bougé, c’est toujours celle de Jean Hénaff.

Aujourd’hui en quelques chiffres :

L’usine Hénaff compte 200 personnes, on est à plus de 35 millions de boîtes de pâté fabriqués  chaque année et vendues dans 30 pays.
Hénaff dispose, entre autres, de l’agrément américain USDA qui lui permet d’exporter aux États-Unis, mais aussi de mijoter des petits plats pour les astronautes de la Station Spatiale Internationale.

Loïc Hénaff, arrière petit-fils du fondateur et actuel directeur de l'entreprise Hénaff est en ligne dans le Grand direct des Régions pour nous parler de son pâté.

Demain, on file en Lorraine, pour se faire une petite douceur…Les Bergamotes de Nancy !