Le petit beurre de Nantes

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Chaque matin, Anne Cazaubon nous fait découvrir une spécialité du terroir.

Aujourd’hui, direction Nantes pour découvrir la folle histoire du VPB, le Véritable Petit Beurre.

Nous vous proposons de réveiller notre enfant intérieur, voici peut-être un bon moyen d’entrer en connexion avec lui, en re-découvrant, tous ensemble le VPB : Le véritable Petit Beurre.

On le connaît par cœur, qu’il fait partie du décors mais on connaît moins son histoire.

Au commencement, c’est bien connu, il y a toujours une histoire d’amour. Celle-ci se vit entre Jean-Romain Lefèvre et Pauline-Isabelle Utile. Le couple s’installe et reprend une pâtisserie qui à l’époque s’appelle "la fabrique de biscuits".
Le succès est immédiat, et les deux jeunes époux sont même un peu précurseurs en matière de marketing. Ils rebaptisent leur société LU, en prenant les deux initiales de leur nom, Lefevre et Utile, c’est donc ainsi que naît la marque LU.

Il faudra attendre la deuxième génération pour que le célèbre Petit Beurre sorte du four.
Son inventeur s’appelle Louis et c’est le cadet des trois enfants qui reprend l'affaire familiale. Il voit déjà très loin. D’ailleurs, quand il a l’idée du petit beurre, il sait qu’il est dans le vrai puisqu’il le dit en 1888 : "Je crois que je viens de mettre au point un produit promis à un grand avenir".

Le biscuit se vend comme des petits pains mais le jeune homme ne pense pas à le protéger et du coup,  les copies fleurissent. C'est aussi une des raisons qui explique que l’on peut lire sur le célèbre paquet rouge et blanc "LU, Véritable Petit Beurre, Nantes".

A quoi ressemble-t-il ?

Tout est dans le détail, Louis Lefevre-Utile ne laisse rien au hasard. Comme il voulait créer un biscuit du quotidien, et l’ancrer dans la vie des gens,  il a eu l’idée de représenter "le temps", la "notion temps" dans un seul biscuit : Le petit beurre.
Le petit beurre a 52 dents, chacune représente chacune des semaines de l’année. Les quatre coins représentent, eux, les quatre saisons. Le Petit-Beurre mesure sept centimètres pour les sept jours de la semaine. Il y a également 24 petits points sur le biscuit et 24 biscuits dans un paquet comme les 24 heures d’une journée.
Enfin, pour ce qui est de la forme et du lettrage, il s’est inspiré d’un napperon de sa grand-mère.

Depuis, le Petit Beurre a fait du chemin.

A la fin du 19ème siècle, l’usine LU produit 300 kilos de biscuits par jour dont un tiers de Petit Beurre. Puis en 1900, c’est la consécration : LU reçoit le Grand Prix de la Biscuiterie à l’Exposition Universelle.
En 1902, Louis Lefevre-Utile invente lui-même un slogan publicitaire “Qui me croque, craque. Qui m’a croqué, recroquera". Puis c’est l’actrice Sarah Bernard qui sera elle-même l’ambassadrice de la marque avec cette réplique toute théâtrale :
"Quoi de mieux qu'un Petit Beurre LU ? Deux Petit Beurre LU".

Le Petit Beurre suit son petit beurre de chemin. Aujourd’hui, à 130 ans, le Petit-Beurre de LU n’a pas pris une ride. Le secret de sa longévité, c’est sa recette, un biscuit à base de farine, de beurre, de sucre et de lait. 6.400 tonnes de véritable petit beurre se vendent chaque année.

Les anciennes usines LU, du centre-ville de Nantes ont été détruites et remplacées par des habitations et des hôtels dans le quartier de la Cité des Congrès et du Canal Saint Félix.
Une des deux tours de l’usine LU a été rénové et le bâtiment  s’appelle désormais le Lieu Unique avec le L et le U de Lefevre et Utile, c’est devenu un lieu incontournable sur Nantes, avec café, bar, restaurant, boutiques, salle de spectacle et d’exposition. 
L’autre lieu emblématique des Petit-Beurre, c’est le Château de Goulaine, où l’on peut visiter le musée du Petit-Beurre.