Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.
L’innovation du jour devrait limiter les retours lorsque l’on achète sur internet. Il s’agit d’un système d’essayage virtuel.
Je ne sais pas si vous achetez des vêtements sur Internet. J’en connais beaucoup qui commandent plusieurs tailles ou plusieurs modèles. Comme ça, ils renvoient ce qui ne va pas, vu que les retours sont gratuits. Problème : cela finit par couter une fortune aux commerçants. Du coup, ils multiplient les techniques pour s’assurer que les vêtements nous iront, pour ne pas avoir à les renvoyer.
La dernière en date nous vient de Google : au lieu de nous présenter le vêtement porté par un seul mannequin. On peut le visionner sur des centaines de personnes avec des tailles et des morphologies différentes. Des petits, des gros, des minces… Des Mr et Madame Toutlemonde avec toute sorte de physiques. On sélectionne celui qui se rapproche le plus de notre propre morphologie. Ce qui permet d’avoir une idée de ce que le joli petit haut XS donnera en XXL… quand on a du ventre et une bouée.
Comment ça marche ? Il affiche une liste de silhouettes et il faut choisir ?
Oui. D’ailleurs, c’est le moment le plus fastidieux ; même si l’on peut réduire la liste en entrant ses mensurations. Mais la technologie a l’avantage de fonctionner avec les catalogues actuels des commerçants. Car il existe des systèmes où l’on crée son sosie virtuel que l’on peut ensuite habiller en ligne. Mais le commerçant doit d’abord scanner tous ses vêtements en 3D.
La technique de Google s’appuie simplement sur les photos de mode et sur de l’intelligence artificielle pour redessiner les vêtements sur un corps différent (c’est comme un Deep Fake, sauf qu’au lieu de remplacer le visage on remplace les habits). Et le résultat est bluffant.
C’est déjà disponible pour les marques H&M, Everlane, Loft et Anthropologie. D’autres seront ajoutées progressivement.
Si ça marche aussi bien, pourquoi ne pas simplement habiller une photo de soi ?
C’est possible. Mais cela veut dire qu’il faut envoyer sa photo, en petite tenue, vers leurs serveurs. Je ne sais pas si vous le feriez. Cela peut poser des questions de vie privée…
Surtout, les sites de vente en ligne ont compris qu’il fallait avant tout miser sur la simplicité. Car le moindre ralentissement du processus d’achat, la moindre friction, peut conduire à un abandon de la commande.
Du coup, on préfère vous laisser choisir dans une liste, plutôt que de vous demander d’envoyer une photo.
