Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à des "toilettes pour vaches" inventés par des chercheurs de l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande pour lutter contre le réchauffement climatique et contre la pollution des sols.
L'innovation du jour fait écho au salon de l’agriculture, qui ouvre ses portes au public demain. La mascotte, cette année, c’est une vache baptisée "Ovalie". Et ce matin, Anicet Mbida a décidé de lui apprendre à aller aux toilettes.
Pourquoi pas ? On y arrive bien avec les chiens, les chats et les enfants. Pourquoi pas avec des vaches ? En tout cas, c’est ce qu’ont réussi à faire des chercheurs de l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande : faire en sorte qu’elles aillent faire pipi toutes seules, toujours dans la même pièce, dans des sortes de toilettes pour vaches.
Ce n’est pas un simple exercice de style. Il faut savoir que l’urine des vaches est extrêmement polluante. Elle se décompose en nitrates qui s’infiltrent dans les sols et qui finissent par empoisonner les cours d’eau. Elle produit aussi un puissant gaz à effet de serre, le protoxyde d’azote. Donc, récupérer facilement cette urine (en envoyant les vaches aux toilettes) permet de lutter, à la fois, contre le réchauffement climatique et contre la pollution des sols.
Comment on a appris aux vaches à faire leurs besoins dans un endroit précis ?
Grâce à une technique de dressage assez classique. On les a emmenées dans les fameuses toilettes. Si elles faisaient pipi dedans, on leur donnait une récompense (une sucrerie). Par contre, si elles faisaient pipi en dehors, on les arrosait (elles n’aiment pas trop, comme les chats). Donc, on rassure tout le monde. Il n’y a pas eu de maltraitance animale.
En plus, ça marche et très vite ! Puisqu’après seulement une vingtaine de sessions, le gros du troupeau allait de lui-même uriner dans les toilettes. Preuve que les vaches sont capables de contrôler leur vessie. Et surtout, qu’elles apprennent beaucoup plus vite que nos enfants. J’ai un petit garçon. Il lui a fallu plusieurs années avant de devenir propre.
Ça reste une expérimentation ou c’est quelque chose qui va se généraliser ?
Au départ, c’était simplement une expérience. Mais vu le succès, la technique commence à être déployée dans les élevages. Elle n’est pas infaillible. Comme avec mon petit garçon, il y a toujours des accidents. Mais au moins, cela permet de laisser les vaches en liberté, tout en limitant la pollution. Cela évite de les entasser dans des étables, comme aujourd’hui, pour pouvoir drainer leur urine plus facilement.
