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En allant chercher une victoire 27-23 contre le Pays de Galles, le XV de France a changé de costume. Pour la première fois en dix ans, l'équipe de France s'est imposée à Cardiff ce samedi. Pour Virginie Phulpin, le rêve du Grand Chelem n'est plus si loin.

Le XV de France est allé chercher une superbe victoire 27 à 23 contre le Pays de Galles samedi à Cardiff. Pour Virginie Phulpin, ça y est, les Bleus ont changé de costume. 

Nés le 22 janvier après-midi à Cardiff. Cette victoire contre le Pays de Galles est le véritable acte de renaissance du XV de France. Beaucoup plus que contre l’Angleterre lors du premier match de ce Tournoi des 6 Nations. Face aux Anglais, les Bleus formaient une équipe jeune, vorace et fière contre ses adversaires de toujours. Bien-sûr qu’on avait apprécié de remettre nos meilleurs ennemis à leur place au stade de France, c’était un moment essentiel pour poser les bases de la reconstruction de cette équipe. Mais on ne savait pas encore exactement comment interpréter cette victoire, est-ce que c’était une rébellion de jeunesse sans lendemain immédiat, ou le vrai début d’une nouvelle ère ? C’était difficile de répondre avec certitude à ce moment-là. 

Mais samedi, à Cardiff, tout a changé. Avant le match, on se demandait si le costume de favori qu’on avait fabriqué aux Bleus à la hâte tant on avait envie et besoin d’oublier des années de morosité n’était pas un peu grand pour eux. Comme le costume qu’un adolescent porte pour la première fois au mariage d’un oncle éloigné. Ça fait chic sur la photo, mais les épaulettes sont souvent un peu larges pour une carrure pas encore adulte. Après le match, avec la force collective montrée sur le terrain, ce combat de chaque minute mené ensemble, et cette résistance aux assauts gallois, ces Bleus n’étaient plus exactement les mêmes. Comme si on venait de les voir grandir devant nos yeux, en 80 minutes. Maintenant on l’a vu, ils ont prouvé qu’ils avaient bien les épaules pour remplir ce costume de favori accroché dans leur vestiaire.  

Ils vont forcément avoir plus de pression maintenant ?

Heureusement ! C’est le lot des équipes qui gagnent, l’espoir, l’ambition, et la pression. Ca fait 10 ans que le XV de France n’a pas connu la pression, 10 ans qu’on n’attend rien ou presque de ces Bleus. Là, en 4 mois, depuis la défaite contre les Gallois à la coupe du monde, cette équipe a effectué sa mue, elle a déjà battu l’Angleterre et le Pays de Galles dans ce Tournoi des 6 Nations, plus l’Italie, donc bien-sûr que le Grand Chelem est dans toutes les têtes. Est-ce que ces Bleus vont résister à cette pression ? C’est vrai que ça peut être lourd à porter, un costume de favori. Mais déjà, aucun joueur ne détourne la conversation quand on parle de ce fameux Grand Chelem, preuve qu’ils ont du répondant. Et quand Virginie Phulpin lit par exemple le tweet du sélectionneur Fabien Galthié après la victoire de samedi, il évoque le bonheur de vaincre pour les supporters et pour le pays et l’objectif de gagner ce Tournoi en travaillant encore et toujours. Là, elle se dit que cette équipe a peut-être enfin trouvé celui qui sait lui parler. Qui sait aussi nous parler. Pas le genre de type à qui on a envie de tailler un costard, quoi.