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Le quintuple champion olympique, Martin Fourcade, vient de remporter un 11e titre mondial en dominant l'Individuel des Mondiaux de biathlon. Il égale le record du Norvégien Ole-Einar Bjoerndalen. Pour Virginie Phulpin, il entre dans la légende du sport français.

Martin Fourcade a remporté hier l’Individuel aux championnats du monde de biathlon. C’est son 11e titre mondial. Il égale le Norvégien Bjorndalen, la légende du biathlon. Pour Virginie Phulpin, Martin Fourcade nous donne une leçon de vie.

Dis maman, c’est quoi une légende ? On va peut-être enfin pouvoir arrêter de parler de la Reine des neiges avec nos enfants pour évoquer le Roi des neiges. Merci, Martin Fourcade. Franchement. Des légendes, on n’en a pas tant que ça dans le sport français. Mais lui en est une. Le biathlète est allé chercher son 11ème titre mondial hier, sa 82e victoire en coupe du monde. À 31 ans. Tout était réuni, il a battu son rival de toujours, Johannes Boe. Une bonne façon de répondre aux mauvaises langues qui disaient qu’il ne pouvait désormais gagner que si le Norvégien était absent. Mais je crois que quand on construit sa légende, on est largement au-dessus de l’esprit de vengeance. 11 titres mondiaux, Martin Fourcade égale Ole Einar Bjorndalen, le maître historique et jusque-là incontesté du biathlon. Et tout ça avec un sourire un peu timide, teinté d’humilité. Il est tellement respecté que tous ses concurrents lui sont tombés dans les bras hier. Sincèrement heureux pour lui.

En plus cette victoire-là a un goût particulier pour Martin Fourcade.

Elle a le goût d’un plat d’un resto 3 étoiles. On ne savoure jamais plus quelque chose que quand on a cru le perdre pour de bon. Martin Fourcade a passé des années à tout gagner, aux jeux olympiques, aux championnats du monde, aux épreuves de coupe du monde. Tout. Et puis l’an dernier, il s’est écroulé. Un burn-out post olympique. En général, c’est le début de la fin pour un sportif : vous grimpez en haut de l’Olympe, et derrière, il y a un déclin logique et irrémédiable. Beaucoup ont d’ailleurs enterré Martin Fourcade dans la neige fraîche, avec les remerciements de la nation. 

Il aurait pu raccrocher les skis, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il avait déjà largement réussi sa carrière. Mais ça n’est pas le genre de la maison. Il l’a expliqué. Avant, le biathlon, il pensait que c’était travailler dur, s’élancer, et gagner. L’an dernier il a compris que le biathlon, c’était aussi travailler dur, s’élancer, et finir 10e. Il a fait un break, il s’est reconstruit, et il s’est remis au travail avec une équipe de France qui n’a peut-être jamais été aussi forte. Avec le succès qu’on a vu ce mercredi. Et Virginie Phulpin a envie de lui dire merci. Merci de nous aider à apprendre de nos échecs, de nos coups de mou, et à nous relever. C’est ça aussi, le sport, un champion hors normes qui transmet un message au plus grand nombre.