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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin revient sur l'organisation du tournoi de Roland-Garros qui aura lieu dans trois semaines. Pour elle, il faut absolument tirer des leçons de l'US Open pour éviter tout risque sanitaire.

L’US Open de tennis est entré dans sa deuxième semaine. C’est le premier Grand Chelem post-Covid. Pour Virginie Phulpin, ça ressemble plus à un cirque qu’à un Grand Chelem et Roland-Garros a sous les yeux l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire.  

Virginie Phulpin a l’impression d’assister à une parodie de tournoi. Ça n’est plus vraiment du tennis, mais plutôt une loterie avec uniquement des tickets perdants. Il y aura des gagnants à la fin mais après une quinzaine tellement rocambolesque qu’on ne sait plus très bien quelles sont les règles.

Les règles sanitaires d’abord. Tous les joueurs qui ont côtoyé Benoît Paire, testé positif au Covid, ont été placés à l’isolement et surveillés en permanence. Soit, il faut être prudent. Mais pourquoi Adrian Mannarino a dû attendre trois heures avant de savoir qu’il était autorisé à jouer son match. Et le lendemain, pourquoi Kristina Mladenovic a-t-elle été exclue du tournoi de double ? Ils sont pourtant exactement dans les mêmes conditions. On a l’impression que les décisions se prennent à la tête du client et il n’y a jamais aucune explication officielle. Avouez que les joueurs ont de quoi devenir fous.

En plus l’environnement ne les aide pas. Flushing Meadows, normalement, c’est le brouhaha continu. Et les joueurs se nourrissent de ça. Et là, c’est Pete Sampras qui l’explique, on peut dire qu’il connaît un peu le tennis et l’US Open, mentalement, c’est extrêmement compliqué à gérer. Et vous pouvez facilement dégoupiller sans rien à quoi vous raccrocher à part l’écho du vide. Les joueurs sont perdus, nous aussi, et on en vient à douter de toutes les règles.

Même celles du tennis. Il y a eu quelques contestations après l’exclusion de Novak Djokovic du tournoi. Alors qu’il n’y a rien à contester, c’est normal, quand on envoie une balle sur une juge de ligne. Mais puisque tout semble fluctuant dans ce tournoi, on serait même prêt à se demander si on ne peut pas ajouter un troisième service, après tout.  

Pour Virginie Phulpin, Roland-Garros doit faire mieux le 21 septembre. 

Ça ne sera pas très compliqué. Et comme l’US Open essuie les plâtres de l’après Covid, le grand chelem français peut et doit ajuster les mesures.

Déjà les joueurs et les joueuses seront tous logés dans deux hôtels réservés, ils n’auront pas de passe-droit s’ils veulent absolument leur propre maison comme c’est le cas pour certains à New York. Ça passe par là. Un tournoi avec des règles sanitaires strictes, bien sûr, mais les mêmes pour tout le monde.

Que chacun sache exactement à quoi s’en tenir et n’arrive pas sur le court sans savoir s’il va pouvoir jouer ou pas. Et puis il n’y aura pas de huis clos à Roland Garros. Certes, pas de tribunes pleines, mais quand même un public. Et ça devrait pouvoir remettre la tête de tout le monde à l’endroit.