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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient évidemment sur l'éclatante victoire du Français Pierre Gasly au Grand Prix de Monza ce dimanche. Cette victoire tricolore intervient après une longue attente pour le sport mécanique français qui n'avait plus entendu la Marseillaise en Formule 1 depuis la victoire d'Olivier Panis en 1996 à Monaco.

Pierre Gasly a remporté le grand prix de Formule 1 d’Italie ce dimanche à Monza. Ça faisait 24 ans qu’un Français n’avait pas gagné en F1. Pour Virginie Phulpin, c’est cette si longue attente qui donne toute sa dimension à cette victoire.  

La Marseillaise sur un podium de Formule 1, la génération des Millénials ne savait même pas que ça pouvait exister. Pierre Gasly n’avait pas un an la dernière fois que l’on avait connu ça, avec Olivier Panis à Monte Carlo en 1996. Les Bleus du foot n’avaient aucune étoile sur leur maillot et Ophélie Winter était en tête des ventes de disques. Ah oui, il y avait encore des disques à l’époque, c’est vous dire.  

On a tant attendu. Et c’est cette attente qui rend le moment magique. Quand Lewis Hamilton gagne un grand prix, on n’en fait pas toute une histoire, ça lui arrive toutes les semaines ou presque. On est aujourd’hui tellement abreuvés de spectacles sportifs qu’on a un peu perdu cette notion d’exceptionnel, on banalise ce qui devrait nous transporter. Pierre Gasly vient de nous rendre un immense service. Celui de redonner ses lettres de noblesse à la performance.

Sa victoire prend une place dans l’histoire sportive française. Et c’est parce qu’on a tant attendu qu’on arrive à se rendre compte de la force mentale et physique qu’il faut pour arriver tout en haut, de la part de chance aussi qu’il faut savoir provoquer, et des contretemps qu’il a su utiliser pour se reconstruire.

Pierre Gasly a bien eu raison de prendre quelques instants seul sur le podium à Monza pour profiter de ce temps suspendu. Comme une éloge de la lenteur dans un sport à grande vitesse.   

On parle de l’attente, mais on ne l’attendait pas vraiment, Pierre Gasly.

Il suffit de regarder les cotes sur les sites de paris. Il était à 200 contre un avant la course. Donc autant dire qu’on ne l’attendait pas, non. Mais c’est ça aussi qui rend l’exploit jubilatoire. Personne ne l’avait vu venir.

Les divines surprises, qu’y a-t-il de mieux dans le sport ? Et c’est peut-être aussi la chance de Pierre Gasly, de ne pas avoir été trop attendu. Parce que sur le Tour de France, ça fait depuis 1985 qu’on attend un successeur à Bernard Hinault. Et tous les ans, on en demande sans doute un peu trop aux coureurs français. Thibaut Pinot peut en témoigner, c’est lourd à porter ces années de vide qu’on veut combler.

Alors tant mieux si Pierre Gasly n’a pas eu à supporter le stress d’attentes trop pressantes. À part lors de ses derniers tours de piste qui nous ont semblé longs comme des jours sans victoires. Il a su en profiter. Et on sera nombreux à savoir ce que l’on était en train de faire, ce dimanche 6 septembre 2020, quand le pilote a refermé une faille spatio-temporelle.