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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur la reprise du Top 14 avec des dérogations dans certains stades. Elle s'interrogent sur la différence de traitement avec le football.

C’est l’heure de la reprise pour le Top 14, le championnat de France de rugby. Contrairement au foot, plusieurs matches vont avoir lieu avec plus de 5.000 spectateurs. Les préfectures ont accordé des dérogations. Pour Virginie Phulpin, il y a un vrai problème de différence de traitement entre le public du rugby et celui du football.  

Virginie Phulpin pensait que l’on avait tous les mêmes droits, que l’on aime le foot ou le rugby. Visiblement, elle se trompait. Que les préfectures accordent des dérogations et que plus de 5.000 spectateurs puissent aller voir un match du Top 14 ce week-end à La Rochelle, à Brive et à Clermont, c’est une excellente nouvelle. Jusqu’à 10.000 personnes pour Clermont-Toulouse dimanche.

On peut comprendre que la billetterie représente une part beaucoup plus importante dans les budgets des clubs de rugby que pour les clubs de foot, puisque les droits télé sont nettement supérieurs au football et font rentrer plus d’argent dans les caisses.

Mais là où ça ne passe pas, c’est quand j’entends les explications des préfectures. On nous dit tranquillement que le public du rugby est plus calme que celui du foot. Sérieusement ? Ça va aller, les clichés, là ? Virginie Phulpin a l’impression que dans les préfectures, on distribue des grilles de lecture très binaires. "Bonjour madame, vous, vous aimez quel sport ? Le foot ? Ah, donc vous une décérébrée incapable de respecter les gestes barrière. Et vous, monsieur ? Vous êtes fan de rugby ? Ah, donc vous êtes intelligent et sage en tribune, très bien". 

Vous vous rendez compte du message envoyé ? Il y a les citoyens de première zone, ceux qui aiment le rugby, et les citoyens de seconde zone, ceux qui ont le mauvais goût de s’intéresser au foot. On fait déjà tout habituellement pour les empêcher d’aller soutenir leur équipe, mais là on profite de la crise sanitaire pour enfoncer le clou.  

Virginie Phulpin demande donc qu’il y ait aussi des dérogations accordées pour des matches de foot.  

Évidemment. Alors c’est vrai, le Sporting Club de Bastia est autorisé à accueillir 6.500 personnes. C’est déjà un premier pas, mais c’est en National. Pour l’instant, en Ligue 1, rien. Au cas par cas, il faut qu’il y ait des dérogations aussi. En tout cas, soit il en faut pour tous les sports, soit pour aucun.

Si on peut dépasser 5.000 spectateurs au rugby, on peut y arriver aussi au foot. Les supporters sont capables de comprendre le port du masque et la distanciation physique.

Sinon, on reproduit dans le sport exactement ce qui s’est passé cet été avec la culture. C’est oui pour le Puy du Fou, c’est non pour les autres spectacles. Et hop, on repart pour une bonne polémique. Vous croyez vraiment que c’est une bonne idée ?

Virginie Phulpin estime que l’on a suffisamment de sujets qui nous divisent pour ne pas en inventer d’autres comme cette différence de traitement entre les fans de rugby et les fans de football. Il paraît même que certains aiment les deux sports, mais chut, elle ne veut choquer personne !