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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin s'intéresse aux qualifications pour le tournoi de Roland-Garros qui ont débuté cette semaine. Selon elle, c’est l’année ou jamais pour s'intéresser aux sans grades du Tennis.

Les qualifications pour Roland Garros ont commencé ce lundi à Paris. Les joueuses et les joueurs de l’ombre tentent de décrocher leur billet pour le tournoi principal, qui commence dimanche. Pour Virginie Phulpin, c’est l’année où jamais pour s’intéresser à eux.  

Ils n’ont jamais eu autant leur chance, alors c’est le moment de la saisir. On compare souvent les qualifications à un parcours du combattant pour avoir le droit de disputer le tournoi principal et se mesurer l’espace d’un instant aux mieux classés. Bien sûr que c’est toujours le cas. Mais cette année, les sans-grades du tennis font beaucoup plus parler d’eux que d’habitude.

De nombreux tournois ATP et WTA, c’est à dire les tournois pour les mieux classés, chez les hommes et les femmes, ont été annulés à cause de la pandémie. Alors que les tournois des circuits secondaires ont connu moins de soubresauts. Forcément, il y a une organisation moins lourde à mettre en place et moins de gens qui se déplacent. Du coup, finalement les moins bien classés sont quasiment mieux préparés que les meilleurs. Virginie Phulpin ne dit pas qu’un joueur 200e mondial va éliminer Rafael Nadal, mais ils sont plus prêts que jamais.

D’ailleurs à l’open d’Australie on a vu Aslan Karatsev, le Russe issu des qualifications, aller jusqu’en demi-finales. C’est la belle histoire de l’année. Mais au-delà de cet exemple extraordinaire, chez les hommes notamment, ils sont 11 qualifiés à avoir atteint le dernier carré dans des tournois ATP en 2021. Ça n’arrive jamais dans de telles proportions.  

Il y a aussi l’ambiance particulière cette année dans les tournois qui peuvent les aider 

À Roland-Garros, il y aura un peu de public. Mais un peu seulement. Rien à voir avec les tribunes bondées qu’on voit habituellement. Pendant des mois, les joueuses et les joueurs ont dû batailler devant des gradins vides. Et il y en a qui ont du mal à supporter. On pense évidemment à Benoît Paire, par exemple, qui a affiché sa déprime aux yeux de tous.

Mais quand vous êtes 150e mondial, les tribunes vides, c’est votre quotidien. Alors crise sanitaire ou pas, le public absent, vous connaissez. Les qualifiés sont forcément moins impressionnés par un tournoi du Grand Chelem avec une jauge limitée, ils ont moins l’impression de débarquer sur une autre planète. Et ça peut les aider à avoir confiance, à rester dans leur zone de confort, et donc à être meilleurs.

Et puis si cette crise peut au moins faire naître de belles histoires sportives, on prend. Au début du mois, une joueuse éliminée au premier tour d’un petit tournoi à Prague avait publié son prize money, l’argent qu’elle avait gagné pour s’être battue pendant trois sets acharnés. 2,25 euros. "Merci pour le café", avait-elle commenté. Si certains pouvaient avoir quelques croissants avec, ça ferait du bien.

Les qualifications, c’est déjà Roland Garros.