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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Stéphane Nomis a été élu président de la fédération française de judo. Il a battu Jean-Luc Rougé, le premier champion du monde français de la discipline, qui briguait un cinquième mandat. Pour Virginie Phulpin, c’est le symbole de la révolution que peut et doit entreprendre le sport français.

Mine de rien, le sport français a connu un petit séisme ce dimanche. Stéphane Nomis a été élu président de la fédération française de judo. Il a battu Jean-Luc Rougé, le premier champion du monde français de la discipline, qui briguait un cinquième mandat. Pour Virginie Phulpin, c’est le symbole de la révolution que peut et doit entreprendre le sport français.  

Finalement ça existe peut-être "le sport d’après", ce concept de monde d’après qui a agité notre premier confinement et qui a complètement disparu du deuxième.

Le judo français vient de le ressortir du placard avec l’élection de Stéphane Nomis. Le nouvel élu a déboulonné la statue de Jean-Luc Rougé, qui briguait un cinquième mandat. On le pensait inamovible, vu son passé glorieux et la puissance de son réseau. Mais Stéphane Nomis est sorti vainqueur de cette guerre des anciens et des modernes. Pour Virginie Phulpin, ça n’est pas anecdotique. Ça ne serait jamais arrivé sans la crise sanitaire. Un temps où le sport français préférait la continuité, ne rien bouger dans les instances. On critiquait, oui. Mais sans agir. Là, on assiste à un vrai changement, à une prise de conscience qu’il faut tenter autre chose pour survivre, sans pour autant dénigrer ce qui a été fait avant.

Ça peut amener d’autres sports à oser le changement. Ne plus se voiler la face et taire les sujets qui fâchent, mais les affronter bille en tête. On jugera sur pièces, mais le discours de Stéphane Nomis a de quoi susciter de l’espoir.

Sa première volonté, c’est de lutter contre les violences dans le judo. Les témoignages glaçants se multiplient, des mineurs agressés par leurs entraîneurs. Et lui ne cache pas le problème sous le tapis, il en fait une urgence absolue et veut discuter avec d’autres fédérations pour appliquer les recettes qui fonctionnent dans ce domaine. Enfin !  

Ne plus se cacher, c’est c’est ce que vous appelez de vos vœux pour le sport français 

Ça fait des années que le judo se cache derrière Teddy Riner. C’est sûr que derrière le géant des tatamis, on peut facilement se planquer. Mais si on regarde de plus près, le judo masculin ne va pas bien en France, les résultats sont en berne.

Alors heureusement les filles sont là, elles viennent de le prouver aux championnats d’Europe avec cinq médailles d’or sur sept possibles. Et justement, c’est sur la réussite des filles que Stéphane Nomis veut et doit s’appuyer.

L’autre gros c’est la chute du nombre de licenciés avec la crise. Comme le nouvel élu est aussi un chef d’entreprise, il veut changer de modèle économique, faire venir des sponsors pour que ce sport ne dépende plus uniquement des licences.

On ne sait pas si Stéphane Nomis réussira, mais au moins il arrive avec des idées nouvelles, il s’appuie sur les clubs, dans une relation beaucoup moins verticale que tout ce qu’on connaît dans le sport français. Et ses propositions me semblent plus intéressantes qu’une énième tribune pour demander de l’aide.