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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur le parcours de l'équipe féminine de handball à l'Euro. Elles affronteront la Croatie pour une place en finale ce vendredi soir. Selon Virginie Phulpin, si elles sont de nouveau au sommet c'est grâce à leur force de caractère.

L’équipe de France de handball joue ce vendredi soir sa demi-finale de l’Euro féminin contre la Croatie, à 18 heures au Danemark. Pour Virginie Phulpin, ce qui fait la différence chez ces Bleues, c’est leur caractère bien trempé.   

Pas vraiment le genre à se laisser faire, non. Comme si la rébellion était un de leurs moteurs. Regardez le nombre d’embûches qu’elles ont évité sur leur parcours. D’abord, elles restaient sur un échec. Un Mondial 2019 raté où elles ont fini à une piteuse 13e place qu’on était peu habitués à les voir occuper, elles qui collectionnent les titres et les podiums depuis tant d’années.

Il a fallu se remettre complètement en question, et elles l’ont fait, dès la compétition suivante en surmontant cette peur d’un nouvel échec qui s’était forcément insinué dans leur cerveau. Les Bleues travaillent avec un préparateur mental et visiblement ça fonctionne.

En plus elles ont préparé cet Euro dans le pire contexte possible. La crise sanitaire, l’arrêt des championnats, puis la reprise sans public dans un sport où la billetterie fait vivre les clubs. Elles ont vécu ces derniers mois sans aucune certitude sur l’avenir même de leurs clubs, donc sur leur avenir à elles.

Et puis dans cet Euro, elles ont enchaîné les matches, parfois avec moins de 24 heures entre deux rencontres parce que les organisateurs n’ont que faire de la santé des joueuses. Elles ont tenu le choc sans perdre un match. En fait, ces Bleues réussissent à transformer en soif de vaincre tout ce qui pourrait les anéantir. Et pour Virginie Phulpin, c’est la pierre angulaire de leur succès.    

Ce qui les fait avancer aussi, c’est qu’elles s’assument en tant que femmes sportives.  

La crise sanitaire a été particulièrement cruelle avec le sport au féminin. On dirait que les sportives ont disparu des radars. Et nos Bleues ont ça en tête aussi. Elles veulent résister, prouver qu’elles existent. En tant que sportives. Et en tant que femmes aussi.

Dans leur hôtel au Danemark, elles ont fait ouvrir un institut de beauté. Ben oui, on peut viser les sommets d’une compétition sans oublier son vernis à ongle. Un peu de légèreté, beaucoup de joie, ça fait du bien ! Mais c’est aussi une volonté farouche de s’affirmer. Elles ne sont pas là pour cacher leur féminité. On n’en est heureusement plus là aujourd’hui. 

Alors quand elles se sont qualifiées pour les demi-finales de l’Euro et qu’elles ont découvert le lendemain la Une de l’Equipe qui leur réservait une toute petite place à côté de Dimitri Payet et ses problèmes de poids, ça les a agacées. Virginie Phulpin n’est pas là pour juger les choix éditoriaux des confrères, mais ce qu’elle trouve intéressant, c’est que les joueuses n’acceptent plus d’être mises de côté, et ça c’est nouveau.

Elles revendiquent une vraie reconnaissance dans le sport français, et elles le disent haut et fort. Tiens, d’ailleurs ce matin ce sont bien elles les stars de la Une de l’Equipe. Une première victoire pour les Bleues. On espère qu’elles en fêteront une autre ce soir et dimanche pour le titre.