3:02
  • Copié
SAISON 2016 - 2017

Certains de la défaite de François Hollande en 2017, les socialistes se positionnent pour prendre les rênes du parti après 2017 pour viser une éventuelle candidature en 2022.

La Fête de l’Humanité, le rassemblement des frondeurs à La Rochelle, devait être le week-end de toutes les contestations à gauche et, en fait, on n’a pas vu beaucoup d’ardeur ?

C’est vrai, ce fut un week-end mollasson. On s’attendait à ce que l’anti hollandisme soit le cri de ralliement, à ce que l’objectif soit de savoir comment empêcher François Hollande d'être candidat en 2017, ou encore de savoir comment le battre à la primaire.
Mais, pour cela, il faut le rassemblement, il est dans les mots, mais pas dans les actes puisque c’est le désordre le plus total, la pagaille.
Hamon, Montebourg, les frondeurs et le PC de Pierre Laurent sont incapables de s’entendre pour faire barrage à Hollande.
Certains, comme Montebourg, se tâtent pour savoir s’ils vont à la primaire socialiste, d’autres réclament une primaire de toute la gauche hors Hollande et d’autres encore, comme Hamon, veulent y voir Hollande et Macron.
La vérité, c’est que chacun gère sa carrière.

Tout le bénéfice va à Hollande et Mélenchon.

Dans un premier temps, oui. Plus le front anti Hollande est divisé, moins le chef de l’État prend de risque en s’alignant à la primaire du Parti socialiste.
Et puis, il faut dire qu’Arnaud Montebourg ne jouit pas de sondages favorables.
L’incertitude plane tout de même sur une entrée en jeu de Christiane Taubira. L’ex garde des Sceaux ne dit rien, mais pourrait sortir du bois. Elle est, peut-être la seule à pouvoir séduire tout le monde, y compris une partie des écologistes qui organisent eux-mêmes leur primaire en octobre.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, qui refuse toute idée de primaire, pour lui, tout cela c’est du pain bénit puisqu’il n’a pas de concurrent sérieux sur son créneau à gauche. Dans les sondages, comme dans celui de TNS Sofres de la semaine dernière pour Le Figaro, il reste donc le préféré des sympathisants de gauche, devant Hollande, Macron et Valls.

Plus que jamais, le Parti socialiste est un grand cadavre à la renverse.

En fait, au PS, tout le monde joue l’après-2017. Ils sont tous sûrs de la déconfiture de Hollande et chacun se positionne donc pour reprendre les rênes du parti après 2017 et viser 2022.
Manuel Valls, le premier, qui feint aujourd’hui d’être fidèle à Hollande, de le défendre bec et ongles comme ce week-end, pour mieux apparaître ensuite comme l’homme sans peur et sans reproches. C’est pourtant loin d’être joué pour lui tant il compte d’ennemis au PS.