Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Bonjour Michaël, ce matin vous nous parlez d’un dossier passé sous les radars : le 12 novembre 2018, la Métropole du Grand Paris votait l’interdiction des vieux diesels d'avant 2001, ainsi que de tous les véhicules immatriculés avant 1997 à l'intérieur du périmètre de l'autoroute A86. Les conséquences de cette décision peuvent être explosives… Pourquoi ?
Retenez bien ce sigle : ZFE pour Zone à Émission Faible. Cela désigne le périmètre de la francilienne, l’autoroute de l'A86 sur laquelle plusieurs centaines de milliers de voitures par an. Les vieilles voitures diesel et essence de plus de 20 ans seront interdites de circulation sur le territoire de 79 communes inclues dans la zone. La mesure est pour entrer en vigueur en juillet 2109 pour la métropole. Elle a pour objectif la santé publique : 6.000 morts prématurées par particules fines. De plus, le développement des ZFE est une obligation européenne, on en compte 227 en Europe.
En France, c'est seulement à Paris et Grenoble. Et François de Rugy s’est engagé à la création de 15 ZFE dans le pays d’ici 2020 dans le cadre de la loi future loi mobilité. Conséquence : près de 240.000 véhicules sans compter les véhicules professionnels cloués au parking et interdits de circuler. C’est le casse-tête à venir qui tombe plutôt mal en pleine révolte des "gilets jaunes" et en pleine période officielle de l’écoute avec le grand débat national.
Alors comment éviter que cela ne devienne un front en Ile-de-France alors que la région est relativement épargnée par les "gilets jaunes" ?
Et c’est là que la méthode est cruciale : pour vaincre les oppositions de certains élus comme Jean Didier Berger, patron de la vallée sud d’Ile-de-France, il n’y aura pas de verbalisations des véhicules jusqu'en 2021, le temps d’installer un réseau de caméras. Pour Patrick Ollier président de la Métropole du Grand Paris qui compte sept millions d'habitants. L’enjeu est d’aider à la transition et au changement des voitures interdites par des primes à la casse.
Problème disent les élus opposants : l’enveloppe se l'Etat sera jamais suffisante et des élus dénoncent un agenda hâtif de la Métropole en cheville avec la Mairie de Paris qui a aussi son agenda politique en tête. Ils dénoncent un projet socialement et économiquement injuste puisque même les véhicules professionnels seront frappés d’interdiction de rouler. La ZFE pour zone à faible ou à fort enthousiasme ? Affaire à suivre… Dans tous les cas voilà un nouvel exemple de l’impact permanent de la transition énergétique sur nos vies quotidiennes.