Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Faire entendre la colère et l’inquiétude du monde sportif, c’est l’objectif de la pétition lancée vendredi par le Comité national olympique et sportif français contre les coupes budgétaires de 6,7% annoncés au ministère des Sports.
Et cette cette colère commence à s’entendre.
Sur le site, le sport compte quelques lignes : "Nous, sportifs, dirigeants de clubs, bénévoles, passionnés, citoyens : demandons que le sport bénéficie de moyens à hauteur de ses apports humains, économiques et sociétaux".
210.000 signatures ont été récoltées en une dizaine de jours, soit plusieurs milliers par jour.
On s’en souvient, l’hypothèse d’une suppression de 1.600 postes de conseillers techniques sportifs avait fait bondir les associations il y a quelques semaines.
Une plongée immédiate dans la vie politique et gouvernementale pour la nouvelle ministre des Sports, Roxane Maracinanou.
Pour éviter la brasse coulée, elle promet qu’aucun d’entre eux "ne perdra son emploi".
Il faut dire que le budget pour les sports est en baisse, 450 millions en 2019 hors Jeux Olympiques contre 480 millions pour 2018.
Alors forcément, il y aura des économies à faire.
Même si la ministre martèle "Laissez-moi travailler, faites-moi confiance !".
Il est vrai que pour un pays qui organise les Jeux Olympiques c’est un petit budget alors que le sport est pratiqué par des millions de licenciés et que la France est championne du monde de football.
Elle est championne du monde de football mais pas championne de la politique sportive. Les grands événements on sait les organiser et les grands champions, on les a et ils rayonnent. Mais la face B c’est le sport amateur. Là, il existe une autre tradition française, les dirigeants français ne sont pas brillants, ce n’est pas leur priorité.
Les gouvernements s’intéressent au sport de haut niveau avec ses retombées médiatiques et politiques mais se désintéressent des sportifs du dimanche.
Pourtant, sur les terrains se jouent des enjeux majeurs comme la cohésion sociale, la parité ou la lutte contre le communautarisme.
Lorsque que des problèmes de violence sur les terrains de football se sont posés, on n’a pas entendu à l’époque le son de la voix de l’ancienne ministre des Sports.
Pourtant, ces questions sont essentielles.
De même sur un plan politique, certains estiment qu’il est nécessaire d’adopter une loi de programmation pour le sport avec un budget sanctuarisé. On le fait bien pour l’armée qui a, certes, des enjeux de sécurité nationale mais le sport est un enjeu de vitalité nationale.