Chaque matin, Emmanuel Duteil fait le point sur l'actualité économique.
On s'intéresse ce jeudi à l'éolien en mer. Les premières éoliennes vont peut-être enfin voir le jour en France.
Ces éoliennes en mer c'est l'arlésienne. Six projets ont pourtant été autorisés entre 2012 et 2014. EDF, par exemple, a remporté les projets de Fécamp, Courseulles-sur-Mer ou encore Saint-Nazaire. Mais depuis tout ce temps, pas une seule de ces éoliennes ne fonctionne. Il y a deux raisons à cela. Il y a beaucoup de recours contre ces projets notamment de la part de certaines collectivités ou associations environnementales. Ce n'est toujours pas terminé. Et puis, il y avait un gros doute sur le financement. C'était très coûteux pour l'État. Un accord a été trouvé ce mercredi. Jusque-là, l'État s'était engagé à acheter très cher l'électricité issue de ces éoliennes. Le prix a été revu à la baisse ce qui va permettre à l'État d'économiser 15 milliards d'euros. Ça a été une grosse négociation entre les différents acteurs mais cette économie n'est pas si étonnante car, depuis quelques années, le coût de l'électricité éolienne a fortement reculé. Ce mercredi, tous les acteurs contactés par Emmanuel Duteil étaient très soulagés. Il y avait vraiment un gros doute sur l'avenir de ces projets. Là, ça va enfin se faire !
Mise-t-on vraiment sur l'éolien en mer ?
Tout le monde s'accorde à dire que c'est une technologie porteuse. Selon le syndicat des énergies renouvelables, cette technologie pourrait représenter 10% de notre électricité d'ici 2030. Il faut dire que la France possède le deuxième espace maritime du monde. Nos géants français sont plutôt en pointe dans le secteur. Mais la France a pris du retard ces dernières années. À cause de tous nos atermoiements, nos voisins sont plus en avance que nous sur ces technologies.
Ce sont vraiment des technologies de pointe ?
C'est un peu le hic de tous ces projets. En raison des doutes sur le financement et tous les recours déposés, ces projets ont pris beaucoup de retard. Quatre à cinq ans de retard, parfois plus. Mais le problème c'est que les dossiers techniques ne peuvent plus évoluer dès qu’ils sont choisis. Sinon, il faut relancer un autre appel d'offre. Du coup, "on va installer des éoliennes avec un moteur de deux chevaux alors que l'on pourrait miser sur une Bentley", confiait un spécialiste de ces questions à Emmanuel Duteil. Ce sont en effet des technologies de 2012 alors que tout cela a beaucoup évolué. C'est aussi pour cela que le gouvernement veut revoir les conditions de lancer des recours pour éviter de rendre des projets qui vont voir le jour obsolètes. C’est indispensable, si on veut vraiment être au rendez-vous des énergies renouvelables.