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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il s'intéresse au nouveau concept de restaurant Pacific 91 qui cartonne à à Fleury Merogis, au reste à vivre des classes moyennes, à la colère agricole et aux apéros de la mort.

Les moyens d’une classe moyenne

Nous sommes à Fleury Mérogis en Essonne. Au Restaurant Pacific 91. C’est le nouveau concept qui cartonne et qui promet de faire des petits dans toutes les périphéries. Enfin des petits ! Il s’agit de restaurants gigantesques qui proposent à leurs client des buffets à volonté.

500 places assises, 50 mètres de linéaire de nourriture de la pizza au curry d’agneau en passant par le pâté croute, et le rouleau de printemps. Autant que vous voulez pour 17 euros 90 à midi et 26,90 le soir et le weekend.

C’est Armelle Camelin du Parisien qui nous fait découvrir ce temple paradoxal de la classe moyenne.

Paradoxal, parce que « les Français ont une double vie alimentaire-  écrit elle- ils mangent plutôt sainement à la maison mais plus du tout quand ils sortent, et ça leur plait beaucoup ! »

« On est effectivement ici dans la surconsommation conviviale » explique Jean Pierre Corbeau, sociologue de l’alimentation. « Il y a dans ses lieux une mise entre parenthèses des injonctions environnementales ». Les clients que l’on rencontre, précise-t-il, ont souvent des discours du genre, « Il y en a marre de l’environnement »….

« Ici les Français expérimentent la jubilation à sur-consommer et sont dans une logique de revanche sociale ». Article passionnant dans les pages ile de France du Parisien

Les classes moyennes c’est à elles que va s’adresser le Premier Ministre cet après-midi lors de son discours de politique Général, affirme La Croix.

D’abord de qui parlons-nous ? « Pour Faire simple, les classes moyennes représentent ceux qui se situent entre les 30% les plus pauvres et les 20% les plus riches » explique Louis Maurin, directeur de l’observatoire des inégalités. « On y trouve ce que l’INSEE appelle les professions intermédiaires mais aussi des ouvriers qualifiés, jusqu’aux enseignants ».  Mais le plus important c’est leur moteur…

« Les Classes moyennes se sont construites au 20eme siècle sur une aspiration à l’ascension sociale, résultat du travail, de l’épargne du mérite bref une récompense de la vertu » écrit Nicolas Senèze. 

Or ces dernières années ce modèle semble remis en cause. Pour eux l’accès à la propriété est plus difficile. L’ascenseur social leur parait comme bloqué, et elles contribuent plus légèrement au système qu’elles n’en sont bénéficiaires. Leur « reste à vivre » n’est pas significativement supérieur à celui de ceux qui ne travaillent pas et bénéficient des minimas sociaux…

Et c’est donc à eux que Gabriel Attal va devoir redonner des raisons d’y croire cet après-midi.

Mais le Premier ministre sera aussi très attendu par les agriculteurs : annonces à gogo et urgence oblige dans les Echos Cécile Cornudet explique qu’il s’agit pour lui d’abord de calmer la colère agricole sans donner un coup d’arrêt à la transition écologique. Mais avant qu’il ne s’exprime on se permettra de conseiller à notre Premier ministre la lecture de la longue interview de Pierre Vermeren dans le Figaro.

Cet historien s’intéresse depuis longtemps à l’évolution de la société française, et il nous refait le film de ce qu’il s’est passé depuis les années 50.

Cette américanisation du pays. « Parce que nous sommes le pays le plus américanisé d’Europe : Record du nombre de fast food et de super marché. Notre alimentation a été saccagée. Pizza hamburger donuts kebab et frites. Les pauvres mangent de plus en plus gras et sucrés les français sont devenus des consommateurs hors sols ».

« Et dans une société à la dérive qui doit suivre les injonctions contradictoires de ces dirigeants, les paysans sont devenus un refuge culturel de l’identité de la France… Nous sommes face à un choix de société et de civilisation mais c’est à ceux qui dirige l’Etat de choisir conclu-t-il pas au peuple appauvri ».

Nous commencions avec les buffets à volonté, nous allons terminer avec « les apéros de la mort ».

C’est la Croix qui s’intéresse aujourd’hui aux nouveaux rites funéraires. A ces start’up qui s’appuient sur le numérique pour accompagner le deuil et qui secouent tout de même pas mal le milieu traditionnel des obsèques. 

Il y a donc ce concept d’apéro de la mort. Des groupes de parole entre inconnus qui se retrouvent dans un bar pour papoter de la perte d’un être cher ou de sa préparation à son propre départ.

Mais il y a plein de nouveaux services, raconte baptistes Candas.

Des coachs en accompagnement au deuil.

Cette entreprise qui vous propose si vous n’avez ni famille ni amis d’entretenir votre tombe après votre mort…  33 euros par mois, 4 passages par an nettoyage fleurissement, photo du résultat communiqué par mail. 

Mais ma grosse préférence va quand même à cette start’up qui s’occupe de gérer vos réseaux sociaux après votre mort. Et là nous voilà sauvés, même plus besoin même de ressusciter !

AU XXIème siècle, le réseau social n’est-il pas à la mémoire ce que le buffet à volonté est à la gastronomie ?