Les agriculteurs aux portes de la capitale et les fresques érotiques des salles de garde des internes en grave danger

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, Gabriel Attal face à la colère des agriculteurs et au siège de Paris, le risque de pénurie de nourriture dans Paris et notamment des frites à compter de jeudi.

La dure semaine de Gabriel Attal

Il espérait un état de grâce, on lui annonce un état de siège.

Même pas le temps de prononcer son discours de politique général que Gabriel Attal voit déjà les agriculteurs menacer de bloquer Paris, commente malicieusement les Echos.

Le nouveau fait évidemment la Une de tous les journaux :

« Opération Paris encerclé » titre Le parisien, « les Champs enlisés », s’amuse Libération. « La colère des agriculteurs s’étend jusqu’à Paris », confirme en une Ouest France.

Dans l’Opinion notre Emmanuelle Ducros nous raconte la veillée d’arme hier : « À la gravelle en Mayenne, les agriculteurs de la Coordination rurale se rassemblaient raconte-t-elle. Direction Rungis pour couper l’approvisionnement de la capitale. A la vitesse des tracteurs mais de façon déterminée. « On a préparé les citernes de gasoil, l’assistance mécanique, le remorquage en cas de problème et une semaine de victuaille précise la Présidente du Syndicat contestataire ».

Et on ne rigole pas ! Dans le Figaro, Éric de la Chesnais nous rappelle l’importance stratégique de l’endroit : « Rungis c’est le premier marché de gros d’Europe. 1220 entreprises alimentaires qui réalisent un chiffre d’affaires de 10 milliards ».

Le Figaro qui se veut rassurant :  le pouvoir veille sur la libre circulation de Rungis comme le lait sur le feu prévient il… 

Ouai n’empêche que parfois le lait déborde.

Dans le Parisien, Marie Anne Gairaud et Marion Sillion pose la bonne : Paris peut-il manquer de nourriture ?

Y aura-t-il encore des frites jeudi à Paris ?

Officiellement, la société de gestion de Rungis affiche sa sérénité, mais le président du syndicat de la volaille, lui, fait beaucoup moins le malin. Le turn-over c’est 24h, explique-t-il. Après il reste du stock pour tenir un jour ou deux mais au bout de trois jours, on finit à poil ! dit-il.

D’ailleurs le journal raconte que certains restaurateurs commencent déjà à faire des stocks.

« Mais il n’y a pas que Rungis, il y a les patates ! », explique un responsable de la filière restauration. « Et les patates, elles viennent souvent directement de chez le producteur… S’ils ne peuvent pas venir il n’y aura plus de frites dans trois jours à Paris.

D’ailleurs, les agriculteurs feraient peut-être mieux d’aller à Bruxelles indique Isabelle de Gaulmyn de la Croix. Pas parce que c’est la Mecque de la frite, mais, évidemment, parce que c’est la capitale de l’Europe. « La clé du mécontentement se trouve moins à Paris qu’à Bruxelles, écrit elle ».

« L’Union européenne est par le biais de la politique agricole commune responsable de plus de 50% du revenu des agriculteurs. Or la nouvelle PAC a mêlé réglementation -nécessaire- pour protéger l’environnement et diminution des aides directes… 

Nécessaire ? tu parles !  A la une du Figaro Vincent Trémollet de Villers enrage contre cette logique folle du pacte vert européen.

« Le Premier ministre cherche une décision transgressive, dit-on, son « abaya de Matignon ». Il en est une, gaullienne, évidente : la chaise vide jusqu’à obtenir pour nos paysans de la souplesse. Ce n’est pas aux paysans que Gabriel Attal doit dire que l’agriculture française est au-dessus de tout, mais à Bruxelles ! »  

Mais à la une de la presse ce matin, nos paysans doivent aussi faire une petite place aux handballeurs… Et même toute la place à la une de l’Equipe qui célèbre le triomphe de la bande à karabatic. « Encore et encore » titre le journal qui ne se lasse pas des succès français en Handball. « Il parait que la France n’est pas un pays de sport -rigole Guillaume Degoulet dans son édito- elle est au moins un très grand de sports collectifs. Dans chaque discipline majeur la France vise la gagne ».

Dans « L’Enfer » des salles de garde.

Mais ce n’est pas dans les vestiaires des handballeurs que nous allons terminer mais dans ceux des carabins. C’est le Figaro qui nous emmène dans les salles de gardes des internes des hôpitaux. Des endroits strictement interdits aux non-médecins et on comprend pourquoi en voyant une des rares photos. Sur les murs des fresques lubriques où sont célébrés la chair ferme de Saint-Amour et les entres « cha cha » de créatures lascives.

C’est au mieux érotique c’est souvent franchement pornographique. Et c’est en tous cas insupportable pour les féministes. Pourtant c’est du patrimoine souligne Claire Bommelaer qui donne la parole à ces médecins qui veulent les sauver. « La tradition de ces salles de garde remonte au 19e siècle. Elles sont censées offrir aux internes un havre de paix autant qu’un exutoire… les étudiants y font le règlement, il est interdit d’y parler médecine, on y mange on s’y repose on y fait parfois la fête. Et aux murs des fresques parachèvent le côté Potache et libertaire. Elles ont parfois été dessinées par Toulouse Lautrec Marie Laurencin ou Cabu ». 

Mais l’association sauver le féminisme n’en a cure et exige que l’on efface ces sexes de femmes. Au ministère de la santé on n’aime pas les histoires de fesses alors on s’exécute devant ce féminisme qui rime étonnamment avec puritanisme.