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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Un rapport au vitriol : celui rendu hier par un groupe de sénateurs à propos de l’aéroport de Nantes Atlantique.

Les sénateurs ont enquêté pour comprendre pourquoi la modernisation de l'aéroport de Nantes Atlantique est toujours “au point mort”. Ce sont leurs mots. Rappel des faits : Il y a six ans, sous la pression de la Zad, l’Etat avait annulé du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, qui était supposé remplacer cet aéroport situé dans une zone très urbanisée. Une capitulation malgré l’avis de la majorité des Nantais, qui voulaient une nouvelle infrastructure en dehors de la ville pour en finir avec les nuisances sonores des survols.

Le Gouvernement avait alors fait beaucoup de promesses d’amélioration pour se faire pardonner des riverains. Paroles en l’air : rien n’a bougé. L’aéroport est dans un état de vétusté avéré. Pour ne rien arranger, l’Etat a même annulé un appel d’offres de modernisation lancé en 2019, il faut tout recommencer. Ca va prendre deux ans de plus.

Que se passe-t-il dans cet aéroport ?

Il  besoin de travaux urgents : pour l’accueil des voyageurs, pour la sécurité de la piste. En fait, ça craque de partout. Le trafic s’est beaucoup accru et cela crée d’énormes nuisances.

La vie des riverains est difficile. Le rapport souligne les atteintes à la santé et la qualité de vie. Il a fallu instaurer un couvre-feu : il est interdit d’atterrir avant  6h du matin et de décoller après 21h sur l’aéroport de Nantes Atlantique.  Mais les infractions sont régulières. Très ennuyeux aussi : L’aéroport est mal intégré dans son environnement, il gêne une réserve naturelle qui est située à côté et qui subit des retombées d’hydrocarbures.

Que préconise le rapport ?

D’accélérer le mouvement des travaux de modernisation, et de revoir la méthode. « La décision de l’État de faire appel à des cabinets privés dans la gestion de ce projet ne me semble pas aller dans la bonne direction », écrivent les sénateurs. Ils proposent aussi une extension des heures de couvre feu, des aides accrues à l’insonorisation des logements. Des guidages par satellites et des avions moins bruyant. Wow.

Est-ce que ça peut changer la donne ?

Non. Le constat qui est dressé là est terrible : il signifie deux choses : que le Gouvernement ne fait pas son job et ne respecte pas sa parole, ce qui est déjà grave. Et pire : que les Nantais paieront longtemps la lâcheté de la décision politique d’abandonner Notre-Dame-des Landes, pour ne pas fâcher une poignée de zadiste.

La collectivité est collée avec un aéroport dépassé. Les riverains sont condamnés à des améliorations cosmétiques. On ne fera jamais d’un aéroport saturé, enclavé, rattrapé par la ville, une infrastructure sûre, efficace, moderne. Notre-Dame des Landes a été une réelle occasion manquée de changer la vie de dizaines de milliers de personnes qui subissent l’aéroport de Nantes Atlantique. Super pour les tritons marbrés qui ont servi d’étendard aux anti-notre Dame des Landes, et tant pis pour les Humains.