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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

La Fédération internationale d'athlétisme a fait, la semaine passée, une annonce surprise. . Les personnes transgenre sont désormais exclues de la catégorie féminine pour les compétitions, à compter du 31 mars. Qu’est -ce que cela veut dire ?

Désormais, un homme biologique se revendiquant femme, c’est à dire affirmant que son genre social est différent de son sexe de naissance, ne pourra plus participer aux compétitions d’athlétisme dans les catégories féminines. C’était jusque ici le cas. Les athlètes transgenres pouvaient le faire en déclarant qu’ils étaient des femmes en prouvant que leur taux de testostérone était en-dessous d’un certain niveau. Question à sens unique, puisqu’aucun trans homme – c'est à dire une femme biologique se déclarant homme- ne se risque dans les catégories sportives masculines. Preuve qu’on ne remet pas les compteurs physiques à zéro en déclarant une identité de genre et en prenant des hormones.

Pourquoi changer la règle ?

Parce qu’il y a une grande inquiétude dans le sport féminin de voir des hommes biologiques se déclarant femmes rafler un à un tous les podiums aux athlètes biologiquement féminines. Ce qui est très injuste pour les athlètes biologiquement femmes. Records, performances, tout est faussé.

Il y a un fort débat

Est-ce que les athlètes trans ayant connu une puberté masculine avant de se déclarer femmes conservent des avantages physiques sur les femmes biologiques? Le développement de la taille et de la musculature est conditionné par les hormones masculines à la puberté. Traitement hormonal par la suite ou pas. ”Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sont insuffisantes" explique la fédération d’athlétisme. 

 C’est le surgissement d’une question politique dans le sport...

Peut-on au nom de l’inclusion des personnes trans piétiner un acquis important pour les femmes, et qui est loin d’être une évidence dans toute une partie du monde, celui de faire du sport en compétition dans de bonnes conditions et dans un environnement juste.

La fédération internationale d’athlétisme prend, oui, une position politique : “Nous avons toujours cru, que la biologie l'emporte sur le genre et nous continuerons à revoir nos règlements dans ce sens.» Poussée à choisir entre «équité» et «inclusion», elle se range, dit-elle,   “du côté de l'équité» . On ne parle pas sport. On parle conception du monde.

Ce qui est, dans le climat actuel, assez courageux.

Il y a du courage à se prononcer dans un débat où il n’y a que des coups à prendre. Pour les militants du droit des personnes trans, la décision de la Fédération d’athlé est une discrimination. Les règles devraient se plier à leur façon de voir le monde et entériner qu’une personne est ce qu’elle dit être et non ce que la biologie fait d’elle.

Le débat est si délicat que les fédérations sportives ne parviennent pas à la régler, elles avancent en ordre dispersé, la Fédération de natation, par ex. voudrait créer des catégories ouvertes pour personnes trans. D’autres sont tétanisées, coincées  entre leur volonté de promouvoir le sport féminin et la pression d’une poignée d’activistes trans extrêmement agressifs, qui leur demandent d’oublier que la biologie est un fait qui concerne 99.9% de la population. Céder, c’est faire toujours les mêmes victimes, les femmes.