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Tesla, qui vend 400.000 voitures par an, devient la première capitalisation boursière mondiale de l'automobile. Avec si peu de ventes, la Bourse est-elle absurde ou visionnaire ? Axel de Tarlé a apporté son éclairage, jeudi sur Europe 1.

Tesla devient la première capitalisation boursière mondiale de l’automobile. Pourtant, sa production reste minuscule. Alors, la Bourse est-elle absurde ou visionnaire ? Question à 200 milliards de dollars, soit la valeur boursière hallucinante de Tesla qui, en Bourse, a dépassé tous les Toyota, Volkswagen et autre General Motors.

Deux chiffres pour mesurer l’absurdité de la chose. Tesla produit 400.000 voitures par an et vaut en Bourse 200 milliards. Renault produit 4 millions de voitures par an, donc, 10 fois plus mais vaut en Bourse 7 milliards, soit 30 fois moins ! Donc, oui, on n’est pas dans la rationalité. Avec Tesla, on est même dans l’irrationnel. Ceux qui achètent des voitures Tesla, ce ne sont pas des clients, ce sont des fans !

Alors, Tesla va-t-elle être rattrapée par la réalité des chiffres ? Ça fait longtemps que beaucoup prédisent la chute de Tesla et de son patron fantasque Elon Musk, qui fume des pétards et veut coloniser Mars. Mais Tesla est toujours là. Car il y a cette petite idée qui trotte dans la tête des boursiers : et si Tesla était l’Amazon, ou l’Apple de l’automobile ?

Posons-nous un peu. Qui aurait pu imaginer il y a 20 ans, que le numéro 1 mondial des téléphones portables en Bourse serait Apple. Une entreprise qui n’avait jamais fabriqué de téléphone portable et qui a pourtant tué tous les Nokia, BlackBerry, Alcatel ou Ericsson. De même, qui aurait pu imaginer que le numéro 1 de la grande distribution, qui allait déboulonner les géants comme Carrefour ou Wal-Mart, qui aurait pu imaginer que ce soit un obscur site internet du nom d'Amazon.

C’est ce qu’on appelle ce faire disrupter. C’est possible, quand il y a un changement de technologie. Et c’est ce pari qui est fait avec Tesla. Elon Musk va finir par laminer les constructeurs traditionnels. Dans 20 ans, la voiture sera électrique et autonome. Ça veut dire ultra connectée. Donc, oui, Peugeot et Renault vont devoir s’accrocher pour suivre. Et les boursiers de Wall Street font le pari que Tesla a plus d’avenir.