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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

C’est un cercle vicieux, le dérèglement climatique accroît nos besoins en énergie. Et le comble, c’est que c'est un pétrolier qui le dit !

C'est le géant britannique du pétrole BP qui effectivement explique qu'on est entré dans un cercle vicieux avec - non pas le réchauffement - mais le dérèglement climatique. On est confronté à des températures extrêmes : en Inde, la semaine dernière, dans le Rajasthan, on a dépassé les 50 degrés, 50,8° exactement. A l'inverse, souvenez-vous, en février dernier dans la région de Chicago aux Etats-Unis, on a flirté avec les -50°.

Jamais les températures n'ont été aussi extrêmes ! Et en conséquence : il faut du chauffage en hiver, et de climatisation en été.  Deux fois plus de raison de consommer de l'énergie, c'est le "cercle vicieux" dont parle BP qui constate ainsi qu'en dépit d'un ralentissement économique, la consommation mondiale d'énergie a augmenté l'an dernier de 2,9 %. Avec à la clé, des émissions de C02 en hausse de 2%.

Mais si on utilise de l'électricité propre ? Ça règle le problème des émissions de CO2 non ?

Oui, et c'est d'ailleurs le combat du siècle. Mais une énergie propre, on en est loin. En Chine, les 2 tiers de l'électricité viennent du charbon.  Il y a un danger qui nous guette avec ces températures extrêmes c'est la généralisation de climatisation, très grosse consommatrice d'électricité.  Aux Etats-Unis, 90 % des logements sont climatisés. Et d'autres pays s'y mettent. On parlait de l'Inde, aujourd'hui seuls 10 % des Indiens ont la clim. Mais, le pays est en train de s'équiper massivement. A New-Delhi, en été, la climatisation représente 40 % de la consommation d'électricité.

Le problème avec la clim, en plus de sa consommation, c'est qu'elle rejette de l'air chaud dans les rues, dans les villes. En fait, c'est tout l'urbanisme, les bâtiments qu'il faut revoir pour conserver davantage la fraîcheur. A défaut de contenir le réchauffement, il va falloir s'y adapter. On comprend que cette question écologique soit au cœur des préoccupations. D'ailleurs, il en sera largement question cette après-midi, lors du discours de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe.