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L'économie des croisiéristes s'est effondrée depuis la crise du coronavirus. Clients mécontents, commandes en suspens, plans d'aide incertains… Pour Axel de Tarlé, cet écosystème est durablement affaibli.

Vous nous avez parlé, fin février, des difficultés des croisiéristes. Ça se confirme pour Carnival, le numéro un du secteur - propriétaire du tristement célèbre "Diamond Princess". L’entreprise est aux abois et cherche d’urgence six milliards de dollars pour rester à flot. 

Oui, c’est le vide sidéral pour le croisiériste. Pire que ça même, puisqu’ils sont maintenant poursuivis en justice aux Etats-Unis par leurs clients, évidemment très mécontent de leur croisière. Des clients souvent âgés - plus de 70 ans – et qui ne sont pas près de remettre les pieds sur un navire de croisière.

Autre difficultés pour l’avenir des croisières : après l’épisode qu’on vient de vivre – les pays d’accueil, les Ports risquent maintenant d’être bien plus tatillons, bien plus strictes sur les contrôles sanitaires. L’Australie, par exemple, est convaincue que le Coronavirus a été apporté sur l’ile, via justement les passagers du Ruby Princess, un autre navire de la compagnie.

C’est dire si les croisiéristes s’attendent à vivre un long purgatoire. Effectivement - Carnival – le leader mondial – cherche à lever 6 milliards de dollars, ne serait-ce que pour payer les nouveaux bateaux, qui ont été commandés et qui doivent être livrés.

Justement on peut s’attendre à des annulations de commande ? Et donc ne faut-il pas s’inquiéter pour les Chantiers Navals de l'Atlantique (à Saint Nazaire) ?

Oui, en l’occurrence, Carnival avait commandé ses paquebots aux Italiens de Fincantieri. Mais, oui, même si les contrats sont bétonnés, en cas de faillite, la commande tombe.

D’autant qu’avec Carnival – pour minimiser ses impôts – l’entreprise américaine avait choisi de s’immatriculer au Panama. Et donc, en tant qu’entreprise panaméenne, aujourd’hui, elle ne peut pas bénéficier du plan d’aide, américain.

Au passage, c’est une petite leçon. On voit là les limites de ces délocalisations fiscales. Car, en cas de coup dur, l’entreprise se retrouve toute seule, avec ses dettes et ses clients mécontents.