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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Ford annonce la suppression de 10% de ses emplois dans le monde.
Le constructeur américain justifie sa décision par la nécessité d'investir dans le moteur électrique.

Dur, dur la transition écologique. Toutes les compétences acquises en moteur thermique sont devenues inutiles, Ford va donc supprimer 7.000 emplois dans le monde.
En France, on peut dire que c'est déjà fait avec la fermeture programmée de Blanquefort (en Gironde), seule usine Ford en France, qui fabriquait des boites de vitesses.
Avec la voiture électrique, il n’y a plus de boite de vitesse alors on ferme.

Il va pourtant falloir des compétences et des salariés pour construire ces voitures électriques et donc créer de nouveaux emplois ?

Certes, mais le moteur électrique est quelque chose de très simple qui comporte six fois moins de pièces.
Lorsqu’il n’y a pas de boite de vitesse, il n’y a pas de vibration et donc très peu d'usure.
C'est d'ailleurs la crainte des constructeurs. La valeur ajoutée qui était dans le moteur va se déplacer ailleurs, dans la batterie qui est fabriquée en Chine. Elle sera également ajoutée dans le pilotage automatique et les données qui viennent de la Silicon Valley.
En gros, en Europe, on va faire la moquette.

C'est quand même un sujet en terme d'emploi. Le secteur automobile représente 9% des emplois en France. Tous ne vont pas disparaître mais, c'est sûr, cette transition va nous coûter cher en terme d'emplois.
Elle va également nous coûter cher en terme de recettes fiscales. Les Échos nous apprenait ce lundi que le Bonus-Malus avait rapporté 560 millions d’euros à l'État.
La pollution remplit les caisses de l'État. La TICPE (taxe sur les carburants) rapporte 34 milliards d'euros à l’État. Si on passe à la voiture propre et électrique demain, ces taxes vont s'envoler et on ne sait pas très bien comment on va les remplacer.

En terme d'emplois et en terme de recettes fiscales, l'automobile est une vache à lait pour l'Europe. Il faut garder ces compétences. Il y a une véritable prise de conscience au niveau européen notamment avec les Allemands qui sont prêts à s'investir dans l'Airbus des Batteries, en espérant qu'il ne soit pas trop tard.