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La Haute Cour de justice de Londres accable Volkswagen dans l'affaire du Dieselgate, arguant que le constructeur allemand avait trompé tout le monde sur les émissions de CO2 de ses véhicules. En plus des pertes liées au coronavirus, la marque devra en plus vivre avec une indemnisation qui pourrait se chiffrer en milliards. 

La justice britannique accable Volkswagen dans l’affaire du Dieselgate. Une sentence qui tombe mal en pleine crise du coronavirus.

Pour la Haute Cour de Londres, ça ne fait pas l’ombre d’un doute, Volkswagen a trompé tout le monde avec son logiciel truqueur. Le constructeur contestait l’existence d’un "logiciel", une défense "pleine de défaut, absurde et désespérée" selon la justice britannique. A suivre, maintenant, des indemnisations qui pourraient se chiffrer en milliards. Sans parler de la perte de réputation. Pas tant vis-à-vis des clients, qui visiblement se moquent éperdument de ce qui sort de son pot d’échappement. 

En revanche, Volkswagen (et les constructeurs automobiles en général) ont perdu beaucoup de crédit auprès des Politiques. Et ça, c’est beaucoup plus embêtant.

Pour dire les choses simplement, Angela Merkel soutenait bec et ongle les constructeurs automobile allemands. Et bien, depuis cette affaire du Dieselgate, c’est beaucoup moins vrai. Et justement, cette crise du coronavirus va faire figure de test. 

Avec la chute des ventes, les constructeurs font actuellement pression pour un allègement de normes environnementales. L’Association des Constructeurs Automobile Européen vient d’écrire un courrier à la Présidente de la Commission Européenne, pour réclamer un moratoire sur la règlementation qui limite les émissions de CO2 à 95 grammes par kilomètres. Ce qui voudrait une sortie de crise, un peu moins écolo, avec plus de carbone, au nom de l’emploi. 

On va voir les suites de ce courrier. Mais, comme on l’a dit, depuis le Dieselgate, les constructeurs ont perdu leur relais, leur influence dans le monde politique. C’est très embêtant, surtout pour les constructeurs allemands, qui fabriquent des grosses cylindrées, fortement émettrices de C02.

Alors que paradoxalement, ces nouvelles normes plus strictes, peuvent constituer un avantage comparatif pour les constructeurs français, qui fabriquent de petites voitures, donc forcément moins émettrices de C02.