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Thaïlande, un pays dirigé par les militaires et la France, bonne élève, en matière de lutte contre la pauvreté : les experts d'Europe 1 vous informent

Les experts Europe 1

18 octobre 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.


 

Axel de Tarlé, expert économie

PSA prévoit de supprimer 2.000 emplois, en France, l'année prochaine. Un plan de départ massif qui, pourtant, ne suscite aucune réaction de la part du gouvernement.

Pourtant, on parle bien là, de 2.000 emplois, c'est-à-dire beaucoup plus que les 400 emplois qui devait être supprimé dans l'usine Alstom de Belfort. Et le gouvernement ne dit rien ?

D'autant que dans les deux cas, l'État est actionnaire. Il possède 14 % de PSA et 20 % d'Alstom.
Sauf que chez PSA, là, le gouvernement ne peut pas dire qu'il n'était pas au courant.
Ce plan de suppression de postes chez Peugeot-Citroën s'inscrit dans un vaste plan de réduction d'effectifs, qui a commencé il y trois ans, avec la fermeture de l'usine d'Aulnay. En trois ans, les effectifs en France, sont passés de 62.000 à 55.000.
Et le gouvernement ne dit rien, parce qu'il sait parfaitement qu'il en va de la survie de PSA qui a failli mourir et disparaitre, il y a trois ans.
Pourquoi ? Parce que le constructeur est, était, beaucoup trop franco-français.
Les usines Peugeot-Citroën sont en France, un marché qui ne progresse plus et qui s'est même effondré au début des années 2010, ce qui a failli tuer PSA.
PSA a ses usines en France, alors que la croissance est ailleurs, en Asie, En Chine.
En fait, c'est exactement la même problématique que pour Alstom qui a toujours ses usines en France et qui ne commande plus de train. Alors, que le marché, la croissance se trouve au grand international et notamment en Inde ou en Afrique du Sud.
Les deux doivent donc, ré-aménager leur outil industriel.

Oui, mais, pourquoi est-ce que les suppressions d'emplois ont provoqué un tollé chez Alstom et rien chez PSA ?

Parce que chez Alstom, il y avait la symbolique de la fermeture du site de Belfort. Alors que chez PSA, on parle de suppressions d'emplois, disséminés sur les différents sites (Poissy, Rennes, Sochaux).
Mais, souvenez-vous, il y a trois ans, PSA avait été cloué au Pilori, lors de la fermeture d'Aulnay.
Fermer une usine est toujours un drame.
Mais sur le fond, les entreprises doivent adapter leur outil industriel, faute de quoi, elles risquent la mort. C'est ce qui a failli arriver à PSA, en 2013.

 

Sophie Larmoyer, experte internationale

On connait la Thaïlande "paradis touristique", on connaissait son roi, Rama 9, qui est mort jeudi dernier à 88 ans et qui aura régné 70 ans. Sa disparition crée en Thaïlande un climat d’incertitude, alors que ce sont les militaires qui sont au pouvoir.

On peut comprendre que les Thaïlandais se sentent déstabilisés, 90% d’entre eux n’ont connu que ce monarque, Bhumibol Adulyadej (Boumibom Adoun-yadey). Il était considéré par certains comme un demi-Dieu, symbole d’unité en Thaïlande et de continuité, dans un pays par ailleurs agité régulièrement par les coups d’état militaires puisque l'on en compte 12 depuis 1932.

Face aux coups de force des généraux, parfois le roi s’en mêlait pour rétablir le pouvoir civil, parfois il laissait faire, comme si cela faisait partie du jeu politique thaïlandais. En tous cas au fil de son règne des liens étroits s’étaient tissés entre le Palais et l’armée.

Et pourquoi ce serait différent avec son fils qui va lui succéder ?

Parce que le prince héritier, qui a déjà 64 ans tout de même, n’inspire pas du tout la même confiance. Il est décrit comme fantasque, inconstant et un peu playboy. Et puis jusqu’ici, il passait son temps dans sa propriété de Munich où il allait en pilotant lui-même son Boeing. Le trône n’était pas sa priorité. La semaine dernière il a d’ailleurs demandé un "délai" avant d’être couronné et de devenir Rama 10.

Dans ce contexte, les militaires jouent plus que jamais les premiers rôles en Thaïlande.

Exactement, avec un personnage clef, qui tire les ficelles depuis longtemps, depuis la Palais où il était le plus proche conseiller du Roi. Cet homme s’appelle Prem Tinsulanonda (Prèm Tin-soulé-nonda), il a 96 ans mais, bon pied bon œil, il vient d’être nommé "régent" pour diriger le royaume dans cette période de transition. C’est un vieux briscard, éminence grise du royaume, un ancien général et chef de l’armée qui lui-même avait pris le pouvoir, en 1980, avec la bénédiction du Roi à l’époque. Il est populaire car pendant les huit années où il était Premier ministre, la Thaïlande était plutôt stable. Et il est donc devenu ensuite chef du Conseil privé du Roi, une institution puissante. Cet homme a fait de l’armée l’un des rouages de la monarchie et c’est lui qui a pris les choses en main aujourd’hui en Thaïlande.

Il a 96 ans et il va être "régent" longtemps ?

Aucune date n’a été donnée mais sans doute jusqu’aux funérailles du roi, qui pourraient n’intervenir que dans un an, selon la tradition bouddhiste. L’idée, c’est d’éviter l’instabilité dans un pays qui a connu des violences politiques et deux putschs ces dix dernières années.

 

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le vrai-faux de l’Info avec Alain Juppé qui était notre invité hier pour les lundi de la primaire.

L’ancien Premier ministre, qui voit l’Éducation comme la mère de toutes les réformes, veut mettre le paquet sur l’école maternelle et primaire. C’est au cœur de son programme mais à coût constant, en redéployant les moyens du lycée au motif que :

Alain Juppé : "Aujourd'hui, nos lycéens font de 15 à 20% d'heures de cours de plus que ceux qu'on nous cite en exemple dans Pisa" .

Les lycéens français ont 15 à 20% de cours en plus que ceux qui cartonnent au Pisa, un classement mesure les connaissances acquises par les jeunes de 15 ans dans le monde, c’est vrai ou c’est faux ?

C’est faux, en tous cas si l’on regarde les stars de ce classement. En Chine l’enseignement dépasse 38 heures par semaine, selon l’Unicef, 48 heures à Singapour qui est second au classement et une cinquantaine d’heures en Corée. On est loin des 30 heures que doivent suivre en seconde, les lycéens français. Et encore, ces chiffres ne tiennent pas compte du travail extra-scolaire et des devoirs qui représentent 14 heures en plus chaque semaine pour les enfants de Shanghai. Les taux de suicide sont aussi plus élevés, mais il ne faut pas se mentir, quand on veut à toute force réussir, travailler plus, ça marche.

Mais est-ce que c’est vrai pour tous les pays ? En Europe il y en a qui font mieux, avec moins d’heures de cours ?

Alors, c’est vrai et c’est à ces pays que pense Alain Juppé quand il propose de réduire le nombre d’heures au Lycée. L’Allemagne se classe mieux que la France, 16e quand nous sommes 25e, avec 160 heures de cours en moins sur l’année. Même chose pour la Finlande, qui est douzième au classement. Mais ce que ne dit pas Alain Juppé, c’est que l’on connaît les raisons de ces meilleurs résultats et elles ne sont pas quantitatives. 

Les enseignants sont mieux formés dans ces pays et ils passent plus de temps devant les élèves à la différence d’un agrégé qui n’y passe que 15 heures. En Finlande L’élève est au centre du dispositif. Par exemple, la pause de midi ne dure qu’une demi-heure. Pas question que les enfants se morfondent pendant que les profs déjeunent. Les établissements sont aussi autonomes, responsables du recrutement et du licenciement des enseignants. Or ces problèmes structurels, Alain Juppé ne parle pas de s’y attaquer. Redéployer les ressources sans toucher aux formations et aux emplois du temps, n’aidera certainement pas les lycéens français.

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