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Les salaires des grands patrons et l’Inde qui démonétise certains de ses billets pour lutter contre la fraude fiscale : les experts d'Europe 1 vous informent

Les experts Europe 1

14 novembre 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.


 

Axel de Tarlé, expert économie

La rémunération des grands patrons a fait un bon de 20% en 2015.
Voilà qui devrait, à nouveau, exacerber le sentiment d'inégalités en France.

Une augmentation de 20% c'est beaucoup, c'est 10 fois plus que le salarié Lambda, dont le salaire ne progresse que de 2%.

C'est beaucoup, note également le cabinet Proxinvest à l'origine de l'étude, quand on sait que la bourse n'a progressé que de 8% et que les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont même reculé l'an dernier de 11%.

Cinq patrons tournent à plus de 10 millions par an comprenant leur salaire fixe, le bonus annuel, les jetons de présence, les avantages en nature, les stock-options et les actions gratuites.
Le patron de Sanofi est le premier du classement avec une rémunération annuelle de 16,8 millions.
Gilles Robin, patron de Rubis, est sur la seconde marche du podium avec un total de 16,4 millions en 2015.
15,6 millions par an pour Carlos Ghosn.
Bernard Charlès de Dassault Systèmes est, lui, à 14 millions par an.
Jean-Pascal Tricoire de Schneider ferme la marche avec une rémunération de 10 millions d’euros.

Le gouvernement est-il impuissant ? On se souvient que François Hollande avait promis de mettre un terme à ces rémunérations hors-normes.

C'est très compliqué car on est là face à des entreprises privées, qui font ce qu'elles veulent.
Mais, ce n'est pas sans conséquence.
L'institut Montaigne, dans une étude qui vient d'être publiée, montre que cette impuissance des gouvernements à lutter contre la montée des inégalités, est un carburant du vote protestataire.

Mais le plus curieux dans cette affaire, et c'est très contre-intuitif, c'est qu'en France, il n'y a pas de montée des inégalités.
L'Insee, coup sur coup, vient de publier deux études.
L'une montre qu'en matière de niveau de vie, les écarts ne sont pas plus importants qu'en 2008, ou même qu’il y a 30 ans.
Et en matière de patrimoine, voici l'intitulé de l'étude Insee : "Entre 2010 et 2015, les inégalités de patrimoine se réduisent légèrement".

Pourquoi ? parce qu'en France, on un système redistributif, les classes supérieures ont vu leurs impôts flamber et, statistiquement parlant, cette poignée de grands patrons qui gagnent des millions, ou les grands sportifs, ne représentent rien à l'échelle du pays.
Mais ils alimentent ce sentiment de creusement des inégalité qui en France, n'est qu'un sentiment

Sophie Larmoyer, experte internationale

Le Premier ministre indien veut libérer son pays de la corruption et pour cela, il a annoncé la semaine dernière la "démonétisation" des billets de 500 et 1000 roupies, les plus utilisés dans le pays. Résultat : une sorte de vent de panique a gagné la population.

Mardi soir, Narendra Modi s’adresse à la Nation à la télévision, il explique aux Indiens que pour lutter contre la corruption, à partir de minuit, les 24 milliards de billets de 500 et 1000 roupies n’auront plus aucune valeur légale. Ces billets représentent 80% des coupures en circulation, c’est vraiment l’argent du quotidien : 1.000 roupies c’est l’équivalent de 13 euros. Donc c’est un peu comme si on vous avait dit hier soir que ce matin, tous vos billets de 5, 10 et 20 euros ne seraient plus valables.

Mais ce n’est pas perdu, les Indiens peuvent aller les échanger contre de nouveaux billets ?

Bien-sûr ! Ils ont jusqu’au 30 décembre pour le faire. Mais leur préoccupation c’est d’acheter à manger le jour même ! En Inde, 90% des transactions se font en cash. Beaucoup des salaires sont payés en liquide. Donc la majorité des Indiens, tant qu’ils n’ont pas échangé leurs billets, sont concrètement fauchés.

Donc tout le monde a voulu changer ses billets en même temps ?

Exactement, d’où la panique. Les banques étaient fermées mercredi, les distributeurs débranchés, pour préparer l’approvisionnement en nouveaux billets dans cet immense pays qu’est l’Inde. Mais depuis jeudi, et tout ce week-end encore, les files d’attente se sont étirées devant les banques pendant des heures. Et souvent pour rien, parce les agences n’avaient pas assez de nouveaux billets ou de petites coupures. D’où la colère de la population même si tout le monde, à terme, récupérera ses sous.

Sauf les corrompus donc, puisque c’est bien le but de cette opération surprise ?

Oui, L’idée c’était de prendre de court les détenteurs d’argent noir, qu’ils n’aient pas le temps d’investir leurs fonds. Désormais, celui qui dépose une grosse somme en banque doit en justifier la provenance.

Et puis selon les chiffres officiels, moins de 3% des Indiens déclarent leurs revenus, des pans entiers de l’économie reposent sur de fausses déclarations. On estime que 20% du PIB est perdu par ce déficit fiscal. La lutte contre l’évasion fiscale est chantier énorme en Inde, auquel s’attaque donc le Premier ministre Narendra Modi.

Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info

Le Vrai Faux de l’Info avec Jean-Marc Ayrault sous le radar.

Le ministre des Affaires Étrangères qui a voulu rassurer hier, jour anniversaire des attentats de novembre, alors que le combat contre l’État islamique fait rage à Mossoul, certains craignent le retour de combattants français.

Jean-Marc Ayrault : "La coopération entre pays fait qu'aujourd'hui le nombre de radicalisés qui veulent rejoindre les terrains de lutte de Daesh, en Syrie et en Irak, a très fortement diminué. Et ceux qui veulent rentrer sont systématiquement arrêtés et mis en détention".

Les Français qui rentrent d’Irak ou de Syrie sont systématiquement arrêtés et mis en détention, c’est vrai ou c’est faux ?

Alors, arrêtés, oui, ils le sont dès lors que l’on est au courant de leur retour. Ils sont placés en garde à vue pour 96 heures. Mais sont-ils systématiquement incarcérés ensuite, c’est beaucoup moins sûr. Et d’ailleurs, rien n’est clair dans la gestion de ces djihadistes de retour, dont on ignore précisément le nombre. 700 combattent sur place en ce moment, selon le Premier ministre, 200 seraient morts, et autant en transit dans des pays limitrophes. Mais combien sont rentrés ? Le 9 février dernier, devant le sénat, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, donnait un chiffre précis : 254, dont 74 avaient été écroués après leur garde a vue. Donc un taux d’emprisonnement de 30%, les autres faisaient seulement l’objet d’un suivi judiciaire.

Donc on est très loin de la mise en détention systématique. Est-ce que cela a changé ?

Écoutez, le parquet assure que oui, mais sans me donner de chiffres. Les hommes seraient placés en détention, presque dans tous les cas mais les femmes, pas toujours. Le plus ahurissant, c’est que les chiffres du ministère de l’Intérieur ne cessent de changer. La semaine dernière, Bernard Cazeneuve donnait un total de 203 Français rentrés des théâtres d’opération, une cinquantaine se sont donc perdus en cour de route.

Mais que dit le parquet de Paris ? C’est Paris qui centralise les affaires de terrorisme ?

Impossible d’avoir des précisions hier, il faut dire que c’était dimanche. Ces statistiques mélangent les personnes poursuivies pour être effectivement parties en Syrie, avec celles qui ont simplement souhaité le faire. Sur cet ensemble, le taux de placement en détention est de 60%. Ce n’est toujours pas systématique, même si l’ambiance s’est considérablement raffermie depuis les attentats de Nice et de Saint-Étienne du Rouvray. L’un des tueurs avait tenté par deux fois de se rendre en Syrie et il était placé sous contrôle judiciaire.

Mais les craintes, que font naître le retour éventuel des combattants français, ne cessent de s’accroitre. Combien pourront se mêler au flot de réfugiés ou parviendront à revenir avec de faux papiers ? La question aujourd’hui, angoisse tous les services.

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